… Aïn El Hammam aussi…

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Il a plu à torrents sans discontinuer, depuis jeudi après midi, sur la région d’Aïn El Hammam, au Sud-est de Tizi-Ouzou, chef-lieu de wilaya. Jamais, la pluie ne s’est fait autant désirer, depuis des années. À l’instar de leurs homologues de tout le territoire national, les paysans de l’ex-Michelet désespéraient de la voir arriver, après l’avoir attendu durant des mois. Les sites météorologiques qui allaient l’annoncer étaient suivis avec attention, pendant toute cette période sans eau. Elle est finalement, venue ce vendredi, éloignant, temporairement du moins, le spectre de la sécheresse tant redoutée. Mieux encore, la neige prévue également, depuis quelques jours, a commencé à blanchir les champs, dès le milieu de la nuit de vendredi à Samedi, à la joie des habitants qui connaissent son impact sur le sol, déjà si sec. Chez la population, ce n’est pas encore la panique des années difficiles. Elle «prend note», tout de même, de cet avertissement. Pour la circonstance, les vieux réflexes refont leur apparition. Plus que d’habitudes, les hommes, chaussés de bottes en caoutchouc et baluchon sur le dos, attaquent les chemins qui montent vers la ville d’où ils reviendront chargés de provisions. Les marchands de fruits et légumes n’ont pas tenté de descendre dans l’aire du marché qui leur est réservée habituellement, préférant les accotements de la grande rue. Les engins de déneigement, sortis tôt ce matin, pour permettre aux gens de se rendre en ville pour s’approvisionner, n’ont pas arrêté de sillonner les routes de la commune. Cependant, hormis les «tout terrain», les petites voitures sont restées au garage, par prudence. La ville étant située sur les hauteurs, certains tronçons tels chemakh ou Akkar sont redoutés par les automobilistes malgré le passage des chasse-neiges. Les fourgons et les taxis dont la majorité ont leurs garages dans les villages, se font rares. Les quelques véhicules qui ne craignent pas d’être bloqués à leur retour de Tizi-Ouzou ont vite fait le plein, laissant de nombreux voyageurs en rade. Beaucoup d’étudiants attendaient sous le froid, un hypothétique départ. Les agriculteurs des montagnes savent que la neige est plus bénéfique que les pluies torrentielles, pour la terre, vu que ces dernières ne s’y infiltrent que dans une faible proportion. Si on se plaint des difficultés générées par la poudreuse, on ne peut souffrir de son absence. Hormis les avantages qu’elle apporte à l’agriculture, son manteau d’un blanc immaculé offre une image indicible aux amoureux de la nature qui ne cessent de s’en délecter. Les cimes du Djurdjura ne sont belles que lorsqu’elles sont blanchies par la neige. Habituée à ces situations et même à pire, la population ne montre pas de signes d’inquiétudes, pour le moment. Les difficultés d’approvisionnement ou de circulation automobile auxquelles sont confrontés les citoyens de l’ex Michelet, en ces moments, sont, enfin de compte, peu importantes comparées aux désagréments que pourrait avoir la sécheresse sur leur quotidien. C’est dire que le changement de temps de ces jours-ci est considéré comme «une bénédiction» par ceux qui en sont gratifiés.

A.O.T

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