«Nous ne disposons pas actuellement du nombre exact des combattants pour l’indépendance de l'Algérie du joug de la colonisation», c'est ce qu'a déclaré le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, lors d'un point de presse, hier en milieu d'après-midi à la salle de conférences du chef-lieu de wilaya de Boumerdès.
Le haut commis de l’état a jugé bon de préciser que son département se charge à présent de recenser toutes les personnes, algériennes ou étrangères ayant lutté sous différentes formes pour le triomphe de notre noble cause. Il exhortera, d’ailleurs, tout historien ou écrivain à recueillir les témoignages nécessaires sur des événements précis dans chaque région pour faire connaitre aussi bien les moudjahidines que les fedayines, spécialement formés pour des actes révolutionnaires en ville, les patriotes ou les agents de liaison de l’A.L.N.
Une demi heure auparavant, au siège de la radio régionale, sis à la cité Frantz Fanon, le ministre, Tayeb Zitouni, avait tenu à expliquer l’importance de l’histoire. Se basant sur des faits réels et non pas, loin s’en faut, sur des éléments imaginaires, celle-ci est considérée à juste titre comme étant la mémoire de la société. Il avait dit en substance encore, sur les ondes, en réponse aux questions d’une journaliste, que l’Algérie pour laquelle des milliers de personnes se sont sacrifiées, à l’instar d’Ahmed Zabana, ne peut être que l’objet d’un amour inaliénable Et «à présent, notre pays qui se dote d’une nouvelle constitution, insistant surtout sur la préservation de l’unité nationale, comme en période de lutte pour la libération, se doit d’approfondir l’écriture de son histoire immédiate ou lointaine», a-t-il recommandé. Accompagné de la wali, Nouria yamina Zerhouni et d’autres membres départementaux de l’exécutif, le haut responsable de l’état avait, au même endroit, visité un nouveau centre de santé qu’il a baptisé au nom du chahid Kountar Lounès, réputé pour sa bravoure et sa loyauté dans la commune voisine de Tidjelabine.
Un quart d’heure auparavant, il avait fait escale au niveau de la nouvelle direction des moudjahidine de Tidjelabine. À cette structure, les responsables locaux ont choisi le nom du chahid Mekhref Omar qui est tombé en juin 1958, au champ d’honneur au piémont de Bouzegza, et ce, en compagnie d’autres moudjahidines de la Kabylie. Ayant fait partie de la section de combat du commandant Ali Khodja, le chahid Omar Mehref a été enterré au cimetière du village voisin d’Ouled Moussa. Mr. Tayeb Zitouni prendra acte, enfin, des doléances des notabilités de la région et des avis de certains rédacteurs locaux de presse, concernant la mise en valeur des archives de certaines communes environnantes, réputées pour leur participation très efficace à la lutte armée, et ce, en dépit des souffrances qu’elles ont endurées, à l’instar de Souk El-Had, près de Thenia, Ammal et Keddara.
Salim Haddou.