Ayant abandonné leur village, Hidhousse, au début des années 90, ses habitants rêvent toujours d’y revenir. En effet, situé à 25 km au Sud-est du chef-lieu de la commune d’Ath Rached, ce village est abandonné depuis plus de 20 ans par ses habitants. «Nous vivions comme tout le monde à cette époque, essentiellement des paysans que nous étions, nous vivions de l’agriculture de nos parcelles de terrain. Hélas, les premiers groupes de terroristes commençaient à sillonner notre village de jour comme de nuit. C’était là le début, c’était là la fin !», déclare Hamouche. F, un sexagénaire qui habitait Hidhousse. Isolé ce village était un idéal fief pour les toutes premières hordes terroristes qu’a connues la région. Les pauvres villageois avaient, à cette époque là sollicité les autorités pour les armer, mais en vain. Ils se sentaient délaisser et avaient «le choix entre l’enclume et le marteau. Soit collaborer avec, à contre gré les terroristes, sinon mourir. Nous avions alors préféré sauver nos âmes», témoigne encore un autre habitant. Les habitants de Hidhousse, au nombre déjà important à l’époque où ils ont fuyé leur village, sont aujourd’hui dispersés partout, mais essentiellement dans la commune d’Ath Rached. Alors que cela fait des années que ces habitants ne cessent de réitérer leur volonté de revenir dans leur village natal, les autorités semblent l’avoir listé à jamais dans «l’héritage archéologique» ! Hidhousse est encore à l’état primitif de la guerre de libération nationale. Aucun projet n’a été réalisé depuis l’indépendance. «On nous rétorquait, à chaque fois, qu’il faut d’abord regagner notre village, alors qu’il n’est même pas électrifié comme si l’électricité la route, l’eau, …sont du prêt à porter», s’indigne Hamouche. Visiblement, «on ne peut inviter des habitants à renter dans leur village où il n’y a que des souvenirs d’une autre époque, à moins que cette condition serve à maintenir le statu quo», conclut notre interlocuteur.
L M.
