Des centaines d’étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ont observé un rassemblement devant le portail principal du campus Hasnaoua et procédé à la fermeture du rectorat en réponse à l’appel de la coordination locale des étudiants (CLE).
Lors du sit-in, les protestataires ont scandé des slogans hostiles à l’administration, demandant le départ du recteur de l’université «Recteur Barra» (recteur à la porte). Les membres de la CLE dénoncent énergiquement «La fermeture de toute les portes du dialogue depuis l’installation de ce nouveau recteur». Les animateurs de ce mouvement de protestation se succéderont, haut parleur à la main, dénonçant chacun «la situation amère et catastrophique prévalant au sein de tous les départements et résidences et les pratiques abusives des responsables de l’UMMTO», comme dira l’un d’entre eux. Ainsi, le sit-in en question débutera vers 10h, heure à laquelle les étudiants ont commencé à se rassembler devant le portail principal du campus. Leurs rangs grossiront au fur et à mesure que les étudiants arriveront par centaine des différents autres campus, notamment de Bastos. Petit à petit, une véritable marrée humaine envahit la route, la coupant à la circulation durant deux bonnes heures. Les étudiants s’en prendront à l’administration de l’UMMTO et demanderont le départ du recteur de l’université avant d’entrer dans l’enceinte de l’université et de procéder à la fermeture de la porte principale du rectorat. Là ils laisseront exploser leur colère à coup de slogans hostiles à l’administration. Nous nous sommes rapprochés de l’un des représentants de la coordination locale des étudiants qui nous expliquera l’origine de ce mal qui gangrène l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, et ce en dépit du changement récent de son premier responsable : «Des dizaines d’étudiants ont été injustement exclus de l’université pour avoir accumulé un retard de plus de trois années dans leurs scolarité. Une première dans l’histoire de l’UMMTO ! Nous tenons à dénoncer cet état de fait au même titre qu’un autre fait inédit à l’UMMTO, il s’agit du refus du recteur de recevoir en audience les étudiants et ce malgré le dépôt d’une multitude de demandes», s’indignera notre interlocuteur. Il ajoutera : «Des syndicalistes de structures autonomes au sein des différents campus de l’UMMTO ont été exclus pour avoir tenté de venir en aide à une étudiante elle aussi exclue pour avoir protesté contre une décision de la faculté des sciences économiques. La dite décision stipule qu’elle doit refaire l’année parce qu’elle ne peut pas la valider avec la note du module d’informatique qu’elle a obtenue au rattrapage, sous prétexte d’une interprétation propre à cette faculté des textes réglementaires régissant l’université !». Parmi les autres revendications des grévistes figurent «l’augmentation de la bourse d’étudiant et la réaffirmation du caractère public de l’université…». Et pour ce qui est de la suite à donner à leur mouvement de protestation, l’un des membres de la CLE nous dira qu’ils envisageaient «d’isoler cette administration autiste si elle persiste à refuser l’ouverture des portes du dialogue. Qu’ils sachent que nous trouverons d’autres voix et moyens pour faire entendre la voix des étudiants…».
Taous C