Guerre ouverte à l’APC

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Conflit ouvert et sans répit à l’APC de Tazmalt. D’un côté, M. Smail Mira, le maire sortant, élu sur la liste indépendante « correction de la trajectoire » ; de l’autre, un bloc d’opposition formé de 10 élus.

Ces derniers se sont fendus ces jours-ci d’une déclaration incendiaire, dans laquelle ils reprochent au maire d’avoir «refusé à la majorité absolue de rajouter deux points supplémentaires à l’ordre du jour de la dernière assemblée, pour débattre du dysfonctionnement de l’assemblée communale et de ses organes et du projet de lotissement Tiouririne 2». Les élus frondeurs en veulent à l’édile communal de s’être «empressé de lever la séance, sans même voter l’approbation de l’ordre du jour». Ils y voient une «ultime manœuvre du seigneur pour éviter l’expression de la majorité». Opérant un feed back sur la manière dont est gérée la mairie, les contestataires n’y vont pas de main morte, en qualifiant le maire de «chef terroriste administratif de la commune de Tazmalt». Ils lui font aussi grief d’avoir «persécuté les élus», de «retourner la population contre les élus majoritaires» et d’avoir «pris une semaine de vacances au Sahara… au moment où la population patauge dans d’innombrables problèmes et l’assemblée communale bloquée». Et de lancer un défi au P/APC «d’organiser une assemblée à la maison de jeunes en présence des citoyens pour débattre du dysfonctionnement de l’assemblée communale et de ses organes, les projets de développement (lotissement Tiouririne 2, Merlot 1, Merlot 2, les locaux commerciaux communaux, blocage des investisseurs, la zone d’activité l’extension de la zone urbaine POS 6 et 7…) et la gestion des finances communales et du personnel de la mairie». Contacté par nos soins pour avoir sa version des faits, M. Mira répliquera à brûle-pourpoint : »mes divergences avec les gens du FFS ne date pas d’hier ». Documents à l’appui, il réitère ses accusations à l’encontre de l’ex-maire, d’obédience FFS. « Il a recruté non pas 32 comme annoncé précédemment, mais 82 membres de sa famille. Il a aussi détourné des aides sociales, pour les distribuer aux citoyens de sa propre famille ». Se voulant offensif, il enchaîne:  » c’est consécutivement à la dépermanisation des adjoints, pour vols, détournements ou encore comportements indignes, que ces élus se sont rassemblés pour entraver le fonctionnement de la mairie ». Par rapport à son refus présumé d’inscrire deux points à l’ordre du jour de l’assemblée, Mr Mira s’en défend: « Ils ont voulu exercer un chantage, suite à ma proposition fondée de débattre de l’abattoir communal et du marché hebdomadaire ». Mr Mira juge le débat autour de ces points inopportun, dès lors que « le problème du lotissement Tiouririne 2 est toujours en suspens, tandis que celui relatif au dysfonctionnement de la collectivité a été traité par la commission de wilaya, demandée par le maire lui-même ». Par ailleurs, le maire balaie d’un revers de la main le reproche dont il est la cible au sujet de ses vacances au Sahara: « Tout est faux! Et puis, si j’ai envie de prendre des vacances, je n’ai de compte à rendre qu’à la tutelle », tempête-t-il. Au défi d’organiser une assemblée publique, il réagit: « A l’occasion de l’assemblée du 27 décembre 2015, j’ai proposé vainement une confrontation en public, sur la gestion de la mairie. Maintenant que la commission de wilaya a fait son travail, il ne reste plus qu’à attendre ses conclusions », rétorque-t-il. Pour finir, le maire de Tazmalt n’a pas manqué d’écorcher le procureur de la République d’Akbou, lequel « a mis sous l’aisselle les dossiers des plaintes déposées contres 3 élus, dont la plus vieille date de deux années ». « Le blocage de l’APC perdure, parce que la justice tarde à statuer », se désole-t-il.

N. Maouche

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