Jamais de mémoire d’homme un projet n’a été aussi controversé et n’a fait couler autant d’encre et de salive que celui de la salle de soins du village Takaats, dans la commune de Seddouk.
Un projet qui accuse 5 ans de retard dans sa réalisation. Ce n’est pas un bâtiment de quelques étages pourtant, c’est juste une petite maisonnette de moins de 100 m2 de type R+1 que n’importe quel particulier pourrait édifier en deux mois maximum. La question que le commun des mortels se pose c’est, pourquoi ce projet n’a pas été montré au wali de Béjaïa lors de sa visite dans cette commune ? Inscrite parmi les trois autres salles de soins dont les projets ont été lancés en même temps,- la salle de soins du village Ighil N Tsala dans la commune d’Amalou est la première à être ouverte il y a deux ans, suivie par celle du village Amagaz dans la commune de M’Cisna qui est opérationnelle depuis une année, et enfin celle de Helouan dans la commune d’Ouzellaguen qui est fonctionnelle depuis 8 mois-, la salle de soins du village Takaatz a été initié par l’APC en 2006 et 700.000,00 dinars ont été dégagés pour l’étude. Karim Bessa, le président de l’association du village Takaatz nous a contactés pour nous donner ses impressions sur ce projet. La mort dans l’âme, il n’arrive pas à contenir sa colère, reprochant aux autorités locales un laisser aller qui pénalise toute la population de leur village. «Ce projet a été accordé en 2008 et les travaux qui ont été lancés en 2011 trainent encore. Il reste quelques travaux à réaliser que j’ai signalé au P/APC qui a promis de les prendre en charge dans le cadre du budget primitif 2016. Malheureusement, le budget primitif a été réparti sans attribuer la subvention promise pour cette salle de soins, un projet dont le retard pour son ouverture va s’accentuer davantage», s’est époumoné notre interlocuteur qui dira, encore, qu’il a frappé à toutes les portes pour sensibiliser les responsables locaux afin de prendre sérieusement en charge ce projet de salle de soins de leur village, mais en vain. Selon lui, c’est l’une des raisons qui l’ont poussé à porter l’affaire à l’intention de monsieur le wali de Béjaïa. «Après avoir frappé à toutes les portes des autorités locales mais ne daignant pas m’écouter, j’ai profité de la visite de monsieur le wali de Béjaïa à Seddouk pour lui remettre un dossier sur le problème de la salle de soins de notre village, après lui avoir fait part verbalement de la situation préoccupante de ce projet. À ce jour, on n’a pas encore reçu de réponse de lui», a ajouté monsieur Bessaâ. «J ai saisi aussi le nouvel exécutif installé il y a deux mois à l’APC de Seddouk. Le vice président du chargé du service technique et de l’urbanisme a promis de faire une visite sur le site. On ne sait pas quand est ce qu’il aura cette volonté de venir pour évaluer les travaux restant à réaliser et établir par la même une fiche technique pour dégager la subvention nécessaire quant à la reprise des travaux. Je me demande si un projet aussi minime qui date de 2011 et qui accuse un retard de 5ans n’est pas une urgence ?», abonda notre interlocuteur, qui s’en remet au wali de Béjaïa pour la deuxième fois afin qu’il accorde un attention particulière à ce projet. «Nous ne pouvons plus tolérer que ce retard incommensurable puisse durer encore davantage, car il pénalise la population de Takaatz qui est de l’ordre de 5 400 habitants et les villages avoisinant (Zounina, Amalou et Laâzib Ouameur), nous sollicitons, encore une fois, monsieur le wali de Béjaïa en lui demandant de bien vouloir accorder un grand intérêt pour ce projet de salle de soins de notre village et devant l’écoute qu’il accorde à la population, nous espérons que son intervention ne saurait tarder, cette fois-ci», a conclu monsieur Bessaâ. Pour en savoir plus, nous avons consulté Inchallalen Mustapha, vice-président chargé de l’urbanisme à l’APC de Seddouk, à qui revient la gestion de ce projet, lequel nous a, d’ailleurs, étonné en nous donnant une autre version. «À priori, le délai de réalisation a expiré depuis le 07/05/2012 et la question qui se pose aujourd’hui, pourquoi durant tout ce retard de quatre ans, le marché n’a pas été résilié pour l’entreprise réalisatrice du projet, défaillante ? J’ai ouvert le dossier et je viens d’établir une résiliation de contrat pour l’entreprise défaillante afin que nous puissions engager une autre entreprise qui va continuer les travaux restant à réaliser. J’attends juste la signature de cette résiliation de contrat pour engager la procédure de sélection d’une nouvelle entreprise. Il reste un montant de 589.000,00 dinars non encore consommé avec quoi nous continuerons aisément les travaux. Il n’est pas question de laisser, encore, trainer les choses au détriment des malades qui se rendent à la polyclinique de Seddouk alors que les pouvoirs publics leur ont construit une salle de soins dans leur village», a révélé ce responsable.
L. Beddar

