«L’Algérie doit avoir une vision stratégique pour organiser le marché de l’exportation, en mobilisant tous les acteurs de ce secteur pour utiliser toutes nos capacités afin de voir à la hausse le taux de l’exportation en 2016». C’est du moins ce qu’a déclaré le président de l’association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), M. Ali Bay Nasri. Intervenant sur les ondes de la chaine I de la radio nationale, le président de l’association en question a énuméré plusieurs problèmes auxquels sont confrontés les exportateurs algériens, qui concernent notamment les secteurs du transport, du commerce et des finances. Il a affirmé dans ce contexte qu’une cellule de crise a été installée récemment au niveau du ministère de Commerce. Selon lui, cette cellule a pour mission de débloquer les contraintes entravant l’activité des exportateurs. L’invité de la radio nationale a fait savoir que plusieurs réunions hebdomadaires sont programmées pour étudier les problèmes auxquels font face les exportateurs algériens. Il a rappelé à ce propos, que le ministre du Commerce s’est réuni mardi passé avec cinq exportateurs membres de l’association nationale des exportateurs algériens. Pour ce qui de la question de la caisse de soutien à la promotion de l’exportation, M. Ali Bay a indiqué que le ministre s’est engager à étudier ce dossier pendant un mois. Par ailleurs, la même source a soulevé le problème lié aux lois de change algériennes qui ne permettent pas l’ouverture facilement de bureaux de communication à l’étranger, en soulignant qu’il a fait appel au ministère du Commerce et à la Banque d’Algérie pour travailler à encourager et à faciliter les investissements dans ce domaine dans le but de stimuler les exportations à l’étranger. Le président de l’association nationale des exportateurs algériens a souligné que la valeur ajoutée de l’Algérie dans les exportations mondiales est très faible et elle ne dépasse pas 30%. Il considère que cela est dû au manque de bonne volonté de la part des entreprises algériennes exportatrice d’aller vers l’exportation et investir plus dans les marchés étrangers. Ali Bey Nasri a justifié ce manque de volonté par l’exposition des ces entreprises à plusieurs pressions, allant jusqu’aux amendes et parfois l’emprisonnement, tout en soulignant la nécessité d’assurer la protection des exportateurs. En ce qui concerne, en outre, les exportations des produits agricoles, l’expert fera savoir que l’Algérie ne dispose pas de réseaux d’accompagnement à différents niveaux. «Il faut savoir que l’Algérie peut actuellement obtenir 200 ou 300 millions de dollars de la Russie, durant ce premier semestre, et ce, à l’issu d’un accord qui sert à créer une plate-forme de rencontre», a-t-il indiqué. S’agissant de la baisse des exportations algériennes, le président de l’association en question a affirmé que les exportations hors hydrocarbure ont reculé en 2015 par rapport à l’année 2014. Pour ce qui est du commerce extérieur, l’expert a fait savoir qu’il a été enregistré une baisse dans la balance commerciale de 13 milliards de dollars, et un recul dans la balance des services estimé à 8 milliards de dollars, ainsi qu’une baisse dans les exportations qui a atteint 24 milliards de dollars, où il a été exporté 62 milliards de dollars en 2014, contre 38 milliards de dollars en 2015. «En comparant ces chiffres par rapport à ceux enregistrés en 2011, nous pouvons dire que nous avons perdu près de 41 milliards de dollars sur quatre ans, en raison de la dépendance aux prix du pétrole», a affirmé M. Ali Bay.
L.O.Challal
