Des structures de santé à l’abandon

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A l’heure où les pouvoirs publics s’échinent à pérorer sur tous les tons la nécessité de décentraliser les structures de santé en vantant les bienfaits d’une santé de proximité la population des zones rurales continue à souffrir le martyre, en raison d’une couverture sanitaire défaillante, voire inexistante. Le cas de la commune d’Ighram illustre, si tant est que de besoin, le déphasage entre ce discours pavé de bonnes intentions et la réalité peu engageante du terrain. Les habitants des villages Tizi Maâli, Tazaghart et Tighilt Makhlouf, dont les unités de soins sont fermées depuis belle lurette, subissent de plein fouet ce dénuement extrême.

Pourtant, la réouverture de ces unités était, ces dernières années, à l’ordre du jour. «Dans la perspective de leur remise en fonction, les responsables de l’EPSP de Tazmalt nous ont demandé de procéder à la réhabilitation de ces structures. C’est ce que nous avons réalisé sur une provision issue des plans communaux de développement. Hélas, trois années sont passées et pas l’ombre d’un équipement à l’horizon ou d’un personnel pour les faire fonctionner», déclare Mr Ibaliden, le premier magistrat de la commune. L’édile communal nous dit déplorer la promesse non tenue des responsables de la santé en faisant remarquer que les structures commencent de nouveau à se dégrader.

Certains habitants de ces villages nous ont fait part de leur désenchantement, après tant d’années d’attente languissante. «C’est un lamentable gâchis que d’injecter des enveloppes budgétaires dans des opérations qui ne profitent, en fin de compte, à personne. Au moment où l’on parle d’améliorer la qualités des soins, on en est encore à espérer une hypothétique accessibilité qui ne vient pas», s’offusque un jeune de Tighilt Makhlouf, fonctionnaire de son état. Tout aussi désillusionné un autre habitant du village Tazaghart dira ceci : «nous avons naïvement cru que la réouverture de notre unité de soins était imminente, après avoir subi une cure de rajeunissement. Malheureusement, l’espoir soulevé au départ a peu à peu cédé la place à la déception».

N. Maouche.

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