Une journée d’étude consacrée au tourisme a eu lieu, jeudi, à l’école supérieure internationale de gestion, à l’initiative de la rédaction du journal spécialisé «Destination Algérie» et de l’école supérieure internationale d’hôtellerie et de tourisme (ESIHT). Les intervenants à propos de la problématique de la relance du tourisme en Algérie, ont mis l’accent sur la nécessité d’instaurer une culture touristique pour la relance du secteur en Algérie. Le premier à prendre la parole, M. Said Boukhelifa, ancien cadre du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, expert international en tourisme, a déclaré à cet égard que la relance du tourisme a été amorcée à partir de 2008 avec l’élaboration du Schéma directeur d’aménagement touristique (SDAT) à l’horizon 2030. «La relance du tourisme, a-t-il tenu à démontrer, exige toutefois, de la volonté de la conviction et des compétences réelles, » mais aussi, nécessite « l’amélioration des prestations offertes par le secteur des transports, l’implication des collectivités pour la concrétisation, au niveau local, de la politique touristique et des stratégies qui en découlent des pensées structurées et arrêtées par le ministère du Tourisme, outre la formation pour la mise en place d’un savoir-faire qui donnera une consistance au développement touristique ». Ce qui implique une relation multisectorielle. En effet, le tourisme ne peut pas évoluer en vase clos, il a besoin de la participation des autres secteurs : culture, transport, architecture, travaux publics, éducation et surtout d’une culture du tourisme dynamique et attractive à tous les niveaux. Pour M. Boukhelifa, « la compétence, la conviction, la convergence de vues pour une cohérence dans des stratégies porteuses et la concrétisation des objectifs tracés dans les domaines de l’investissement, de la formation, de la promotion et de la communication, sont les mots clés pour la relance du tourisme. » Cette perception a été partagée par Abdellatif Zaid, directeur de l’Ecole nationale supérieure de tourisme (ENST, Aurassi), qui a relevé que la relance du tourisme en Algérie « a besoin de visibilité d’une forte motivation, d’une communication claire et large et de la mise en place d’un dispositif de formation spécifique et intégrée basé sur le savoir agir ». La formation qui joue un rôle « important » dans le processus de relance du tourisme, « est actuellement peu évolutive, insuffisante et peu adaptée aux exigences du marché touristique », a-t-il fait observer, suggérant, entre autres, la mise en place de formations combinées, le lancement de formations diplomantes spécialisées (délégué au tourisme local, gestionnaire de séjours touristiques, commercialisation et communication des produits touristiques, montages de circuits/à destination de l’Algérie. Ces vœux pieux, au demeurant, ont déjà été ressassés depuis des lustres, et ils n’ont jamais connu de concrétisation sur le terrain et les causes sont fort connues. Notre économie nous a aveuglés à trop compter sur les hydrocarbures, nous avons négligé l’essentiel, pour l’accessoire. De plus, ces communications qui semblent défoncer des portes ouvertes, bien qu’elles soient données par des spécialistes du domaine avec force technologie de l’information, n’ont consisté qu’à donner plein la vue aux gens mais delà à mettre le doigt sur ce qui cloche réellement, nous pouvons dire qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.
Sadek A.H.
