Ouyahia fait le point

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« Ce sont les spécialistes qui décideront en quel alphabet sera écrite la langue amazighe ». « le DRS a été dessous et remplacé par trois directions de sécurité ».

C’est ce qu’a fait savoir, hier à Alger, le secrétaire général par intérim du rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, lors d’une conférence de presse tenue, à l’issue de la 5ème session du conseil national de son parti. M. Ouyahia a souligné que le plus important c’est l’officialisation de Tamazight. «Est-ce-que dire que dans l’article 178 qu’elle est intouchable changera quelque chose ? Est-ce que quand les choses seront réellement sur le terrain, il y aura quelqu’un qui osera remettre ça en place ?», a-t-il dit. Selon, M. Ouyahia la mise en œuvre de l’officialisation de Tamazight peut durer jusqu’à 15 ans. «Il faudra laisser les spécialistes s’entendre pour faire une seule langue. Ce sont eux qui vont décider en quel alphabet sera écrite la langue Amazighe», a précisé M. Ouyahia. Sur le volet politique, ce dernier a tenu à souligner que son parti n’est pas en conflit avec le FLN, qui est un allié stratégique, car, a-t-il soutenu, ce n’est pas possible qu’ils soient des ennemis, alors qu’ils soutiennent une seule personne, qui est le président de la république. «On n’était pas en conflit concernant le conseil de la nation, car depuis 1998, le parlement fonctionne selon les résultats du vote», a-t-il dit, précisant « J’ai dit maintes fois que le parti du FLN était un allié stratégique pour le RND », estimant qu’il était « insensé » de dire que le parti du FLN et le RND, qui soutiennent le même président et font partie du même gouvernement, sont des ennemis ou des adversaires.

« L’argent sale est une triste réalité»

Dans ce sillage, M. Ouyahia a affirmé que l’argent sale est une triste réalité dans la scène électorale. « L’argent sale est une triste réalité. Il est une réalité sur la scène électorale. Créer des lobbies financiers est tout à fait normal (mais) qu’il y ait des gens qui achètent des voix, c’en est une autre », a déploré M. Ouyahia. Pour lui, «C’est un problème de réglementation. Lorsque la loi sera respectée et les activités économiques seront réglementées, personne ne pourra donner des millions pour avoir un siège au sénat», a-t-il martelé. Et d’ajouter que, «je ne jette la pierre à personne, mais c’est une réalité qu’on doit changer». Le SG par intérim du RND a qualifié de « non sens » les agissements des personnes qui déboursent entre 7 à 10 milliards de centimes pour « acheter un siège » au Parlement, faisant remarquer qu’un sénateur perçoit environ un milliard et demi de centimes durant son mandat de six ans. Questionné sur l’alliance présidentielle, M. Ouyahia dira qu’elle est morte en 2011 suite à l’apparition de ce qui est appelé «printemps arabe». «L’année passée, le RND a proposé la mise en place d’un pôle de soutien au président de la République, et ça n’a pas marché mais le parti continue toujours de le faire», a-t-il noté. S’agissant de la situation économique du pays, le leader du RND a souligné que la communication du gouvernement sur la crise reste faible, tant qu’il y a certains experts qui dupent le peuple. «À la fin de l’année 2015, notre réserve de change est estimée à 143 milliards dollars. On a perdu 50 milliards depuis 2014. Certes, cela reste peu par rapport à d’autres pays, mais on doit travailler pour sortir de la dépendance pétrolière», a-t-il insisté.

«Il n’y a plus de direction de sécurité»

En sa qualité de directeur de cabinet de la présidence, M. Ouahia a confirmé à cette occasion, la dissolution du département de renseignement et de sécurité (DRS), et la mise en place de trois directions, à savoir, la direction générale de la sécurité intérieure, la direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure et la direction générale du renseignement technique. «Il n’y a plus de direction de sécurité mais plutôt un conseiller auprès du président de la république chargé de la coordination entre les services de sécurité rattachés à la présidence», a-t-il assuré. Cela veut dire, selon, M. Ouyahia, un autre progrès pour l’Algérie qui entre dans une autre phase en matière de sécurité «et non pas la limitation des prérogatives du ministère de la Défense», a-t-il expliqué avant d’ajouter que «M. Atmane Tartag n’est pas un ministre d’état, mais un conseiller auprès de la présidence». Par ailleurs, le conférencier a souhaité que les anciens responsables d’Etat respectent la guerre de révolution et les Chouhadas. Il a même appelé les acteurs de la scène politique, notamment l’opposition, à user un débat structuré et donner des alternatives pour faire développer le pays.

Samira Saïdj.

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