«Il y a une volonté de nuire au secteur de la santé à Tizi-Ouzou»

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Les sections syndicales de la santé publique de la wilaya, ayant annoncé un mouvement de paralysie du secteur pour la semaine prochaine, maintiennent l’action.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse initiée, hier, par les sections au siège de l’UGTA, auxquelles elles sont affiliées afin de dénoncer l’état du secteur de la santé au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, jugé «catastrophique».

La conférence a regroupé les représentants des sections syndicales d’établissements sanitaires de la wilaya. C’est le cas de l’EHS psychiatrique de Oued-Aïssi, des EPSP de Ouaguenoun et de Ouasif, des EPH d’Azazga et de Aïn El-Hammam ainsi que celles des hôpitaux de Tigzirt, Boghni et Draâ El Mizane, la section syndicale des sages femmes et l’EHS en cardiologie et chirurgie cardiaque de Draâ Ben Khedda. Des sections de la santé de wilaya ayant annoncé une grève illimitée à compter du 8 février prochain.

Lors de la conférence de presse, on a passé au crible les différents maux du secteur à Tizi-Ouzou, dénoté à travers la plateforme de revendications des protestataires. Un secteur qui «souffre», selon le conférencier, Hocine Saïdani, qui relève d’emblée «une volonté de nuire au secteur de la santé local». En présence des autres représentants des sections syndicales, le conférencier affirme que les protestataires ont frappé à toutes les portes, direction de la santé wilaya et ministère, ajoutant que des assurances et promesses de la prise en charge de leurs doléances leur ont été exprimées mais à ce jour, «aucunes suite n’a été donnée à nos revendications légitimes», dira-t-il. «Alors que la majorité des points ont été déjà soulevés à la tutelle en mai dernier», ajoutera-t-il. Pour lui, la situation est spécifique à la wilaya. Il rappelle que la pérennisation du personnel vacataire tarde à venir. Une tranche de travailleurs exploités, dira-t-il, «assurant qu’au lieu de 5h, ils sont appelés à travailler 8h et plus pour un salaire de misère».

Si ailleurs, dans les autres wilayas du pays le personnel de la santé touche des allocations familiales de 600 DA et la prime de scolarité de 800 DA, «ce n’est pas le cas à Tizi-Ouzou», explique Hocine Saïdani, en affirmant : «Ici ce sont respectivement 300 et 400 DA qui sont octroyés aux travailleurs du secteur». Pour la prime de contagion, «elle a été accordée aux personnel de la santé tout corps confondu, depuis deux année, et maintenant on l’ôte au personnel administratif tout en leur demandant de rembourser, chose qui n’est pas faite ailleurs», soutient-il. Le conférencier revient sur d’autres points soulevés dans la plateforme de revendications, tel «le non respect de la circulaire ministérielle du 20 mai 2014 relative aux postes supérieure», «le problème du personnel informatique (TS) que le statut a oublié de leur offrir aucune chance de promotion ni autres avantages». Pour le représentant des sections syndicales, le secteur de la santé à Tizi-Ouzou va mal.

«Nous avons frappé à toutes les portes, mais aucune suite n’a été donnée à nos revendications légitimes»

Un mal qui s’est manifesté avec la crise au niveau de l’EPSP de Ouacif, qui n’est autre qu’ «une crise comme celles que l’on nous crée comme réponse à chaque fois qu’il y a réclamation». Rappelant l’historique de l’affaire des travailleurs en grève depuis le 4 janvier avec d’autres mouvements de protestations, initiés pour réclamer le retour du directeur de l’établissement limogé il note que ce dernier «avait été démis de ses fonctions suite à la découverte d’un lot faramineux de médicament non inventorié et sans fiche de stock». Jugeant l’existence d’une secte de personnes qui tourbillonne autour de l’EPSP, il appelle les autorités compétentes à la nécessité de les identifier, afin de pouvoir par la suite prendre les mesures qui s’imposent. «Le non-respect de partenaire social vu comme un ennemi» est l’autre point déploré en plus du problème des sages femmes, celui des effectifs d’hygiène d’entretient de la situation catastrophique à l’EPSP Ouaguenoun, mais aussi des conditions de travail du personnel de garde des services postés, du problème des pôles de gynécologie qui souffre d’un manque de moyens humain et matériel n’ayant pas suivi la création de ces pôles. On accuse aussi une certaine volonté de discrimination et de réduire à néant la cheville ouvrière du secteur paramédical, à qui l’on exige une formation pour promotion. Pour les restrictions budgétaires dans le secteur qui se traduisent, selon l’intervenant, par toutes ces retenues financières déjà exposées, c’est le Contrôleur financier (CF) qu’on n’hésite pas à pointer du doigt. Puisque, soutient-t-il, «depuis 2013, le budget du secteur de la santé pour les salaires et matériel n’a pas bougé et n’a pas connu de réduction». Il est, d’ailleurs, accusé de «blocage». Ces problèmes parmi tant d’autres sont ceux relevés dans le secteur de la santé à Tizi-Ouzou et énumérés dans la plateforme de revendications. Le mouvement de grève illimitée est, pour rappel, prévu au terme du préavis lancé le 27 janvier. Le secteur de la santé sera, de ce fait, paralysé à compter du 8 février dans le cas où aucune suite n’est donnée au protestataires.

Tassadit Ch.

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