L’APC face au dilemme de la répartition

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Crise économique oblige, la commune de Seddouk a bénéficié dans le cadre du plan communal de développement pour l’exercice 2016 d’un budget de l’ordre de 20.750.000,00 dinars. Selon un élu local, la wilaya a, au départ, demandé à l’APC de faire des propositions à hauteur de 60% du montant des PCD 2015 de l’ordre de 56.000.000,00 dinars.

«La wilaya nous a demandé de faire des propositions dans le cadre des PCD 2016 à hauteur de 60% de ceux de 2015 d’un montant de 56.000.000,00 dinars. Ceci étant, nous avons retenu neuf projets jugés prioritaires. À la réception de la notification émanant de la wilaya, nous étions écœurés de constater que le montant alloué est réduit à 20.750.000,00 dinars, soit 40% des PCD 2015. Cette baisse a entrainé une réduction forcée du nombre des projets qui est passé de neuf à six finalement», a-t-il dit. Ce qui est bon à dire, malgré le montant élevé des PCD 2015 alloué par les pouvoirs publics à cette commune, les populations ont jugé que leur répartition était inéquitable, ce qui a provoqué d’ailleurs, des tentions sociales et plusieurs fermetures du siège de l’APC ont eu lieu. Ce sont les villageois qui le font à chaque fois s’estimant marginalisés par rapport à la ville qui s’est taillée la part du lion, disaient les montagnards. Certains villages n’ont reçu, malheureusement, que des lests, de la poudre aux yeux pour ainsi dire. À chaque fermeture du siège de la mairie, les contestataires demandaient à voir le wali à qui ils dénonçaient leur marginalisation dans les programmes de développement de la commune. Lors de sa visite dans cette commune, le nouveau wali de Béjaïa a été attendu dans la cour du siège de l’APC par une marrée humaine, et une foire d’empoigne s’était même créée avec des bousculades où chaque représentant des citoyens voulait lui remettre en main propre une requête. À la fin de l’année, un chamboulement a eu lieu avec le départ de l’exécutif et l’arrivée d’un nouvel exécutif. Si l’on s’en tient à cela, tout le monde aurait cru que l’année 2016 sera celle de l’accalmie et que les gouvernants auraient tiré les leçons du passé ce qui est loin d’être le cas du fait que nous sommes qu’au deuxième mois de cette nouvelle année, et la contestation a repris de plus belle avec la fermeture de l’école du village Zounina par les parents d’élèves réclamant la prise en charge de leur école sinistrée, selon eux. Et puis, la semaine passée, ce sont les habitants du village Takaatz qui ont emboité le pas en fermant les sièges de l’APC et de la daïra demandant à voir le wali de Béjaïa lequel a reçu la délégation qui lui a été envoyée par les notables dudit village ainsi que le P/APC et le chef de daïra. De tout ce qui précède, la commune de Seddouk est, elle, devenue ingérable du fait que le changement de l’exécutif n’a pas apporté de solution miracle aux problèmes des citoyens qui ne font que s’accumuler au fil des mandats, et ce, depuis de longues dates. Cette mauvaise gouvernance de plusieurs années s’est traduite aujourd’hui par des retards de plusieurs années de certains projets d’envergure, dont certains n’ont toujours pas connu un début de réalisation. La crise a été aggravée, l’année passée, par 10 mois de blocage des PCD et du budget de wilaya 2015 par une opposition qui réclamait le départ de l’exécutif. Ces marasmes vécus par la population comme un cauchemar a laissé des séquelles béantes difficiles à panser. Il est quand même lamentable de voir des villageois mécontents de la mauvaise distribution de l’eau avec le nombre de fuites sur les conduites qui font que la moitié de l’eau destinée aux consommateurs part dans la nature. Les pouvoirs publics, avec la réalisation du barrage de Tichy Haft, ont cru offrir de l’eau dans les foyers H24. En 2016, des citoyens dans certains villages recourent encore à l’usage des fosses sceptiques ou sont mécontents du mauvais entretien des réseaux d’assainissement quand ils existent. Avec le nombre suffisant d’agents de la voirie et de camions à bennes tasseuses, le ramassage des ordures ménagères est souvent irrégulier. Il suffit d’une rotation ratée, des ordures s’amoncellent dans les cités et empoisonnent la vie des habitants avec les odeurs qui s’y dégagent. Dans les cités et villages, l’éclairage public reste insuffisant, les routes dans un état piteux ressemblant à des pistes agricoles,… Un vice-président que nous avons consulté nous dira à ce sujet, «la tâche est vraiment ardue pour remettre sur rails une commune, dont les déficits se conjuguent au présent. Mais ce n’est pas pour autant que nous allons baisser les bras. Nous avons retroussé les manches et je crois qu’au bout de trois mois dans l’exécutif nos efforts ne sont pas vains du fait qu’une amélioration à tous points de vue est perceptible. Et ce sont les citoyens qui le disent. Mais seulement dans une commune comme la nôtre où pas moins de quatre partis se disputent la place, certaines fermetures du siège de l’APC sont purement politiques. Je trouve que c’est aussi cette activité politique qui est à l’origine de la grandeur de notre commune.

L. Beddar

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