Le défi d’accessibilité aux soins pour tous, que se sont lancés les pouvoirs publics est une profession de foi. Du moins, pour les populations de certaines régions de l’arrière pays, à l’image d’Ath Djellil. Dans cette circonscription recluse et déshéritée, la couverture sanitaire tient plus de la chimère que d’autre chose. «Nous sommes considérés comme des citoyens de seconde zone, des laissés-pour-compte, en marge du développement et de la modernité», déclare un citoyen de la commune. «Nous manquons à peu près de tout, mais le déficit en moyens de santé compte parmi les plus pénalisants», déplore-t-il sur une pointe de dépit. Les quelques unités de soins dont dispose Ath Djellil sont loin de répondre aux besoins les plus basiques de la population, témoigne-t-on. «Ces structures n’ont, en vérité de structures que le nom, car elles sont sous-équipés en moyens humains et matériels», rapporte un quadragénaire résidant à hauteur du chef-lieu communal. Cette situation bancale, fortement préjudiciable, dure depuis longtemps, signale-t-on, et aucune perspective d’amélioration ne se profile à l’horizon. «Les habitants de l’agglomération urbaine du chef-lieu, sont relativement bien lotis, en comparaison avec ceux des villages excentrés, où il n’y a souvent aucune structure de santé à plusieurs kilomètres à la ronde», souligne un autre citoyen d’Ath Djellil. Il va de soi que le moindre soin infirmier, impose à ces infortunés villageois le parcours du combattant. «C’est triste que l’on soit encore obligés de parcourir de longs trajets pour un hypothétique pansement ou une simple injection», vitupère un retraité du village 1007. Pour consulter un médecin spécialiste ou faire un bilan biologique, les citoyens d’Ath Djellil n’ont d’autre alternative que de rallier la ville d’Amizour ou celle d’El Kseur. «Et qu’on ne feint pas s’étonner si le monde rural, déjà si peu peuplé venait à se vider de ses habitants», déclare un villageois.
N.M.