Ce qui caractérise l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou pour cette année 2015/2016, est l’organisation fréquente de conférences depuis le début de l’année. L’objectif de ces conférences, nous dira Missibssa, membre du comité de la faculté des sciences de gestion commerciale et économique, est de «faire connaître aux étudiants nos enseignants, à l’instar de notre conférencier aujourd’hui, M. Oussalem». «Dans une conférence, nous pouvons apprendre ce que nous n’apprenons pas durant tout notre cursus universitaire. Et puis, nous voulons mettre à jour notre université à travers ces rencontres en harmonie avec l’actualité mondiale», dira-t-il. En effet, le comité après le rendez-vous de la semaine passée avec le professeur Dahmani de la même faculté d’économie, a organisé hier, une conférence sur «L’économie algérienne : La croissance, contraintes structurelles et transformations institutionnelles», animé par M. Oussalem. Ce dernier fut comme l’a témoigné son collègue présent à la conférence, le professeur Dahmani, fondateur du département de l’économie à l’université de Tizi-Ouzou. M. Dahmani continue lors de son intervention sur le parcours de M. Oussalem et dit : «Il est un pilier de l’université de Tizi-Ouzou. C’est un intellectuel ayant milité pour la langue et la culture amazighes. Lorsqu’il a été ouvert, le département amazighe à Tizi-Ouzou, M. Oussalem assurait des cours, des séminaires ainsi que de l’encadrement de mémoires de recherches et tous cela sans aucune contrepartie. Il faisait jusqu’à 150 heures supplémentaires gratuitement chaque trimestre». La conférence a été donnée à l’auditorium de Hasnaoua face à un nombre important de la communauté universitaire. En fait, partant de la réalité critique de l’économie algérienne actuelle, la communication de M. Oussalem a enlevé l’ambigüité chez l’assistance quant à l’instabilité de la situation économique algérienne. Les propos de l’économiste que fut M. Oussalem se voulait aussi des solutions susceptibles de remédier à cette conjoncture. «Les contraintes structurelles ainsi que les transformations institutionnelles entravent la croissance de l’économie algérienne», introduira M. Oussalem à sa communication. Il enchaine : «Les contraintes entravant la croissance économique locale résident dans le déséquilibre qui caractérise les importations et les exportations de notre pays. L’Algérie est un pays importateur des technologies si l’on ne parle que de cela et pour financer ces importations, l’Algérie doit au moins égaliser le volume des exportations avec celui des importations, et ce n’est pas le cas. Notre économie est mono-spécialisée. Elle ne s’est pas aventurée en dehors des hydrocarbures, des énergies dites épuisables. Donc, l’Algérie est liée à ce marché cyclique d’où l’aspect saccadé de la croissance économique. Dans ce cas, la balance commerciale est déséquilibrée, il y a la phase extension et il y a la phase régression». Dans le même ordre d’idées, le conférencier voit que «l’étroitesse du marché est une autre contrainte entravant la croissance économique». Il ajoute quant au rôle des institutions économiques locales dans la croissance économique : «Les institution devraient être là pour accompagner l’économie, mais en Algérie les institutions ne sont là que pour contrôler et freiner la croissance».
Noureddine Tidjedam
