La ville de Seddouk sera bientôt dotée d’un musée du Chahid, un projet qui a vu le jour en 2011.
En effet, dans le cadre de la 1ère tranche, une dotation budgétaire de l’ordre de 2.000.000,00 de dinars lui a été accordée pour la réalisation de l’étude y afférente. Un élu local nous a confirmé que celle-ci a été faite par un bureau d’études qui a été désigné. Un choix de terrain devant abriter le projet a été fait, par ailleurs, par une commission technique sur une assiette adéquate située au centre-ville, à proximité de la maison de jeunes et d’une école primaire. L’APC, pour réaliser l’édifice, vient de lui affecter une somme dégagée sur le budget de wilaya 2016, a ajouté notre interlocuteur. Ce projet de musée du Chahid est venu à point nommé pour rassembler tous les documents, manuscrits, livres, objets ostentatoires ou témoignages audiovisuels se rapportant à l’insurrection d’avril 1871 et la guerre de libération nationale 1954/62. L’insurrection d’avril 1871 dont le douar d’Amdoun n’Seddouk était le porte drapeau grâce à l’appel lancé par le vaillant et érudit Cheikh Améziane Belhaddad, un certain 08 avril 1871, où pas moins de 250 tribus allant de Boumerdès et El-kalaâ ont répondu à l’appel montrant à quel point le guide de la Tarika Rahmania était adulé et vénéré par les populations autochtones. Vu l’âge avancé 81 ans, du cheikh, aggravé par la maladie, l’insurrection avait été menée par ses deux fils Aziz et M’hand conjointement avec les frères Mokrani d’Ath Abbas, qui ont donné du fil à retordre aux troupes du colonel Lallemand qu’ils ont chassées de la vallée de la Soummam jusqu’à Béjaïa. Durant la guerre de libération nationale 54/62, Seddouk a donné un lourd tribut en hommes, sacrifiant ses meilleurs fils où environ un millier est tombé au champ d’honneur, sans omettre les exactions et les tortures infligées par les paras français et les harkis à toute personne civile soupçonnée de travailler clandestinement pour la révolution ou aux membres de l’ALN ou OCFLN attrapés pour leur arracher des informations concernant leurs frères activant encore dans les maquis. De ce qui précède, un musée du Chahid est plus qu’indispensable pour les générations futures qui trouveront en lui un malin plaisir de s’imprégner de l’histoire de ces deux révolutions qui ont permis au peuple algérien de recouvrer son indépendance, sa liberté et ses richesses.
L. Beddar

