L’Algérie n’est pas à l’abri

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Alors que le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière rassure qu’il y a un risque « très faible » du virus Zika, les spécialistes confirment, quant à eux, que l’Algérie n’est pas à l’abri de cette pandémie. «Le risque du virus Zika qui existe tout le temps, est potentiel, mais les situations font que ça peut exploser à n’importe quel moment». C’est du moins ce qu’a affirmé le professeur Mustapha Khiati, président de la fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), lors d’une conférence de presse tenue au forum d’El Moudjahid.

«Un risque potentiel qui a pris une dimension d’un problème sécuritaire qui a une incidence sur le plan de la sécurité des nations», a encore expliqué le Pr Khiati. À une question de savoir si l’Algérie est a l’abri de cette pandémie, le Pr Khiati a répondu qu’il n’y a pas de risque 0 dans la santé. Tout en insistant sur la nécessité de jouer sur l’aspect préventif, le président de la Forem a préconisé dans ce contexte de prendre toutes les précautions en mettant en place une commission interministérielle de vigilance et des organes de veille dans le but de traquer toute possibilité de contamination. Abondant dans ce sens, Pr. Yahia Mekki, chef de service du CHU de Lyon et médecin expert de l’OMS, a signifié qu’«on dit qu’il y a un risque très faible en Algérie, mais on sait aussi que l’espèce vecteur de cette pandémie existe en Algérie. Alors on ne va pas attendre jusqu’à ce qu’il y ait une épidémie pour réagir».

«En évitant la propagation de ce virus, on réduit tant de risque d’atteintes», a-t-il analysé. Il a recommandé à ce propos de lutter contre les vecteurs de ce virus, en réduisant les moustiques, en passant par l’hygiène. Néanmoins, il a tenu à rassurer que 70% des personnes atteintes par ce virus peuvent guérir mais peuvent aussi devenir un réservoir de cette pandémie durant une certaine période. Selon le Pr. Mekki, le virus Zika se transmet par les piqures de moustiques aèdes et albopictus qui existent bel et bien Algérie. Cette pandémie se transmet, également, a-t-il dit, par des rapports sexuels et transfusions sanguines.

De ce fait, le Pr. Mekki a lancé un appel aux pouvoirs publics pour lutter contre les moustiques, éliminer les eaux stagnantes et les eaux usées, protéger les zones frontalières, et nettoyer les marchés qui sont les réservoirs de ce virus.

«On n’est pas là pour semer la panique mais pour sensibiliser les citoyens et les inciter à prendre toutes les précautions afin d’éviter la contamination», a souligné le Pr Mekki. De son côté le Pr. Khiati a affirmé que le rôle de la Forem dans de telles situations est de mener des actions d’information et de sensibilisation afin d’inciter la population à prendre touts les précautions.

L.O.Challal

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