Inauguration d’une nouvelle mosquée aujourd’hui

Partager

Madadi Abderrahmane est un chahid authentique né le 20 juillet 1926. Il est issu d’une famille de marabouts dont le père, Abdellah, était un imam ayant enseigné la théologie islamique même au village de Chorfa dans la wilaya de Bouira. Da Abdellah a donné les premiers jalons au docteur Chibane, professeur en médecine. Son fils, Adeberrahmane, sur les traces de son père, a poussé loin les études. Il a fait les études primaires à l’école de Lokri dans le douar d’Amdoun n’Seddouk où il était un brillant élève ayant décroché le certificat d’études, un diplôme qui lui a permis d’aller au lycée où il a montré aussi de grandes capacités, ce qui lui avait valu de couronner son cursus scolaire par un diplôme supérieur obtenu à l’université Zitouna de Tunis. Il a entamé la vie professionnelle par une nomination en qualité de directeur d’école à Oran. Incrusté de la fibre nationaliste, il était aussi commissaire politique activant comme il se doit. Durant la guerre de libération, il a été parmi les premiers à rejoindre le maquis en tant qu’aspirant. Il est décédé le 11 Octobre 1957 au champ d’honneur à Oran, lors d’un accrochage sanglant livré à l’armée française. C’est l’un de ses compagnons d’armes encore vivant en 1962 qui avait envoyé un message à ses parents mettant en exergue son militantisme, sa bravoure et les circonstances de sa mort: «Attestation d’organisation. Je soussigné monsieur Hadj Mohamed, adjudant du secteur 2 wilaya 5, region2, domicilié à Oran au 8 boulevard de l’indépendance, atteste que le frère Madadi Abderrahmane, directeur de la Medersa Lamure à Oran, né le 20/07/1926 au douar Amalou (commune d’Akbou, département de Sétif), a été tué par les forces de l’ordre de l’armée impérialiste française au cours d’un accrochage à Aïn Sidi Cherif N° 51 Perrégaux département d’Oran, le 11/10/1957. La présente attestation est délivrée à ses parents pour servir et valoir ce que de droit et de besoin. Fait à Oran le 24/12/1963. Signé le responsable». Le Chahid Madadi est originaire de Seddouk Ouadda dans le douar d’Amdoun de Seddouk, le village des héros, des érudits et des chouhadas dont le lourd tribut donné durant la guerre de libération nationale dépasse la soixantaine, un nombre jamais atteint par aucun autre village de la commune de Seddouk. Parmi cette soixantaine de Chouhadas, une vingtaine est partie à la fleur de l’âge, encore célibataires quand ils ont sacrifié leurs vies pour que vive l’Algérie libre et indépendante. Ironie du sort, ce village pétri d’histoire ancienne et contemporaine ne possède même pas une stèle où seront transcrits les noms des Chahids pour que leurs mémoires ne soient pas oubliées, et restera un repère pour les futures générations. Le Jeudi 18 Février, journée nationale du Chahid, sera célébrée avec faste dans la ville de Seddouk où la nouvelle mosquée sera baptisée au nom de Madadi Abderrahmane. Soyez au rendez-vous pour rendre un vibrant hommage à ce Chahid, érudit et nationaliste.

L.Beddar

Partager