Les rivières "renouent" avec les crues

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Grand bien lui fasse, les dernières pluies et neiges tombées sur le Nord du pays ont soulagé les citoyens, et surtout les paysans qui commençaient vraiment à perdre espoir de sauver leur saison agricole.

En effet, ces pluies salvatrices sont perçues comme un sursis pour l’agriculture et toutes ses filières, surtout la céréaliculture, l’élevage des cheptels, ou encore l’arboriculture, pour ne citer que celles-ci, lesquelles dépendent fortement des eaux du ciel. Sur un autre registre, les pluies qui se sont abattues ont vite fait de « ranimer » plusieurs rivières qui traversent les territoires de la daïra de M’chedallah. Effectivement, le Sahel et l’Amarigh pour l’exemple, ont « renoué » avec les crues, après des mois de tarissement. Chose anormale, ces deux rivières, qui furent pérennes il y a de cela quelques décennies, affichaient une vue inquiétante et désolante à la fois, car au beau milieu de l’hiver, ce n’étaient que des filets d’eaux usées, de surcroît, qui y ruisselaient. Et comment? Puisque tous les réseaux d’assainissement des différentes localités débouchent sur les cours d’eau qui traversent cette circonscription. La pollution de ces rivières a atteint des proportions alarmantes, avec des eaux glauques et nauséabondes. Cependant, ces dernières 48 heures, les crues sont venues comme pour « nettoyer » ces rivières mises à mal par des citoyens irresponsables. Comme nous l’avons constaté mardi dernier, les deux oueds précités ont charrié comme dans un « toilettage », toutes les ordures et les eaux usées qui y étaient jetées. Toutefois, l’autre point noir à soulever dans tout cela, c’est cette pollution à grande échelle qui touche toutes les rivières de la région, et qui, par la bêtise des hommes, ne profitent plus à ces derniers paradoxalement. En effet, avec la sécheresse ambiante et la rareté des eaux coulant en surface, c’est toute l’agriculture qui se trouve doublement pénalisée. Alors que jadis, les vergers et les cultures étaient irrigués à partir des rivières qui n’étaient pas, à cette époque, polluées, aujourd’hui que la donne a changé les cultures ne sont plus irriguées avec les eaux de ces oueds, car elles sont très polluées et inutilisables, d’où le grand gâchis. Cela aurait contribué grandement dans la lutte contre la sécheresse. Mais ça, c’est une autre paire de manche…

Y. Samir

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