»Nous disons, sans exagération, que les bidonvilles sont actuellement préférés à nos sites de chalets », se plaignent certains habitants de ces habitations en formica, à la périphérie du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès. La vague de froid actuelle touche durement ces familles, pauvres pour la plupart, parquées depuis plus d’une dizaine d’années dans des camps transitoires dépourvus de commodités de vie. Situation intenable, tant au site d’Alléliguia, Charquia, Boukerroucha, Zitounna, à l’entrée de l’ex-Figuier, ou d’Ouled Heddadj, un peu plus loin vers le Sud-ouest. «Je doute fort que nos responsables aient un sentiment de compassion à notre égard », dira avec dépit un quinquagénaire habitant avec sa petite famille dans un site de logis préfabriqués au lieu dit Sghirat. Ils (les responsables) n’envoient même pas leurs agents communaux pour effectuer des travaux d’étanchéité dans nos chalets, en dépit des multiples requêtes que nous leur avons envoyées», dénoncera-t-il encore, en ajoutant que les proches des membres d’APC, presque dans chaque localité sont souvent avantagés, à chaque distribution de quota de logements. Et à l’un de ses voisins d’enchaîner avec des mots plus durs : »Malheur à celui qui fera encore confiance aux prétendants au poste de maire, surtout lors de la campagne électorale, car dès que quelqu’un d’entre eux est élu, il ne consacrerait son temps qu’à ses bas intérêts ». Au niveau du centre transitoire voisin, la situation n’est guerre reluisante. »Les cloisons de nos chalets sont si minces que nous redoutons à la moindre chute de pluie des infiltrations d’eau », signalent, là de nombreux résidents, en se plaignant surtout de la dégradation du plancher. Conçues pour une durée de cinq ans au maximum, ces cabines en formica en sont à leur douzième année, dans la plupart des sites concernés. Au nombre de 500 environ, les résidents du camp d’Ouled Heddadj sont, eux, maintenant préoccupés par les différentes maladies contractées par leurs enfants notamment, comme l’asthme, l’allergie et l’arthrose, et ce à cause de l’insalubrité de ces lieux. Et plus inquiétant encore pour ces milliers de cas sociaux recensés à travers la wilaya, aucune date n’est fixée à leur relogement dans des bâtisses en dur.
Salim Haddou