«Tamazight est notre langue, l’Algérie notre pays !»

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Saisissant l’opportunité de la Journée mondiale des langues maternelles, le CDLCA (comité du département de la langue et culture amazighes) a appelé à une action pour rappeler sa détermination à arrimer tamazight à bon port.

Cette journée commémorative a été aussi, et surtout, une occasion pour les étudiants de tamazight de faire entendre leur voix à propos de la place réservée à tamazight dans la nouvelle constitution et de la polémique surmédiatisée au sujet de la graphie remettant implicitement en cause le travail d’aménagement que connaît le caractère latin. Hier donc, étudiants, enseignants et autres militants de la question ont répondu à l’appel pour battre le pavé de Bouira. La marche s’ébranlera, depuis l’enceinte universitaire, aux environs de 11 heures. L’incontournable fanion de tamazgha en exergue, les marcheurs brandissaient des banderoles où l’on pouvait lire, entre autres, «égalité entre tamazight et l’arabe», «tamazight d ayla-nnegh, Lezzayer tamurt-nnegh (Tamazight est notre langue, l’Algérie notre pays)» et «s igenni ad kem-nessiwed, a tamazight d aya i tuklaled (au ciel nous te porterons, ô tamazight, tu le mérites !»). Matoub et Oulehloun étaient conviés à la marche-fête, tout au long de l’itinéraire prévu et entrecoupé par une halte devant le siège de la wilaya. Là un important dispositif des services de l’ordre interdira l’accès aux étudiants qui voulaient remettre un document au premier magistrat de la wilaya. Après négociations, il sera convenu de remettre le document en question au wali contre un accusé de réception. Soulignons que ce document met en avant : «l’égalité des deux langues officielles (arabe et tamazight) dans le domaine éducatif, administratif et politique», «l’annulation du caractère facultatif et la généralisation de l’enseignement de tamazight», «l’exigence du caractère latin», «des responsables à la hauteur pour l’académie» et «révision à la hausse des postes budgétaires pour l’enseignement de tamazight». Cela étant fait, les marcheurs longeront le boulevard Zighout Youcef, avec la même ambiance, jusqu’à devant le siège de la direction de l’éducation. Là aussi, l’accès sera interdit aux étudiants qui finiront par s’asseoir à même l’asphalte, créant ainsi un encombrant sur la voie automobile. Après un relatif bras de fer, la déclaration estudiantine parviendra entre les mains du responsable de la direction. C’est aux environs de 13h30 mn que les marcheurs se disperseront avec le sentiment d’un devoir accompli et d’autres à venir pour rendre effectif leur slogan phare : «Au ciel nous te porteront, ô tamazight, tu le mérites !»

S.O.A.

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