Plaidoyer pour le dépistage

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Le cancer, ses origines à travers l’histoire de l’humanité ainsi que les différentes formes médicales disponibles pour son traitement, étaient le thème des premières journées médicales organisées, hier, par le club scientifique «Tafat N Djerdjer» de l’université Akli Mouhand Oulahdj de Bouira. Les participants au colloque ont, tour à tour, avancé leurs propres analyses quant aux origines, aux conséquences et méthodes de traitement adoptés en Algérie. Ainsi et lors de la première conférence, animée par Docteur Boulonour-Djanet, chef du service d’oncologie de l’EPH de Bouira, cette dangereuse maladie connait actuellement des proportions alarmantes. D’après l’intervenante, le cancer reste «la maladie du siècle», et dont les médecins et les chercheurs, malgré les avancées scientifiques importantes, n’arrivent toujours pas à trouver le remède adéquat. Ces difficultés s’expliquent, d’après elle, par les retards de dépistage des patients. «À travers tous les pays du monde, le dépistage se fait souvent en retard. En Algérie aussi, la majorité écrasante des cas de cancer sont détectés à des stades avancés et donc pas traitables», dira Mme Boulonour. Pour elle, la multiplication des opérations de dépistage reste l’unique solution pour combattre la prolifération du virus. Elle affirme également que «toute forme de cancer peut être traitée, si elle est dépistée au stade précoce A, notamment via des procédés de chimiothérapie, radiothérapie, ablation ou simple traitement. «À Bouira, par exemple, nous avons dépisté ces dernières années, des cas de cancer tout à fait par hasard, et nous avons réussi à les traiter grâce notamment à des procédés simples», fait savoir la conférencière. La même intervenante a assuré également que le nouveau service d’oncologie de l’hôpital de Bouira dispose, désormais, de tous les moyens nécessaires pour le suivi et le traitement des maladies cancéreuses, à commencer par la chimiothérapie qui sera fonctionnelle d’ici peu. «La majorité des cas cancéreux à Bouira étaient suivis et traités dans les hôpitaux d’Alger ou de Tizi-Ouzou. Actuellement et avec le nouveau service d’oncologie, tous les malades seront convenablement pris en charge à l’hôpital de Bouira, car nous disposons de tous les moyens nécessaires», explique-t-elle. Tout en insistant sur la prévention et le dépistage précoce, l’intervenante a déclaré que le service d’oncologie de Bouira prend en charge actuellement près de 250 cas de cancer sur toute la wilaya de Bouira. Elle a avoué cependant, que la majorité des patients de la wilaya de Bouira, pris en charge en dehors des structures de la wilaya, ne sont toujours pas répertoriés au niveau dudit service. Interrogée à propos du manque des campagnes de dépistage du cancer au niveau de la wilaya de Bouira, Mme Boulonour a expliqué ce fait par le manque des moyens matériels et financiers, destinés pour ce genre d’opération. «Pour 2015, nous avons lancé une seule opération de dépistage à l’hôpital de Bouira, une opération d’ailleurs financée par un laboratoire privé. Pour cette année, on compte lancer une série d’opérations de dépistage, nous sommes en attente d’un financement adéquat pour cette importante opération, et dont le coût reste relativement élevé», soulignera-t-elle. Pour sa part, le docteur Boutoughmass, représentant de la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Bouira, a déclaré que les services du ministère de la Santé sont en phase de mettre en place un fichier national pour les patients atteints du cancer. Pour ce dernier, le futur fichier contribuera à l’amélioration de la qualité de la prise en charge de ces cas, ainsi qu’au rapprochement des services de santé du patient. À noter, par ailleurs, que les membres du club scientifiques «Tafat N Djerdjer» ont tracé un programme très riche pour la réussite de ces journées scientifiques. À cet effet, des films documentaires, des pièces théâtrales ainsi que d’autres conférences seront donnés à l’université de Bouira.

O. K.

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