Les policiers de la sûreté de daïra d’Aïn El hammam, à quarante-cinq kilomètres du chef-lieu de Tizi Ouzou, semblent décidés à mettre de l’ordre dans la corporation des transporteurs de voyageurs de la région. Les nombreux clandestins dont se plaignent les chauffeurs légaux, ne perturbent plus les stations de taxis et de fourgons du centre-ville. Et pour cause, les contrôles de police instaurés en plusieurs endroits, depuis quelques jours, ont donné des résultats probants. Le centre-ville, appelé «la place», n’est plus encombré par les véhicules illégaux dont le nombre est plusieurs fois supérieur à celui de leurs collègues autorisés à y exercer la profession. Jeudi et vendredi derniers, les stations de fourgons et de taxis étaient aérées. Les véhicules disposant chacun de sa place ne gênent plus la circulation automobile comme auparavant. Ce que les citoyens n’ont pas manqué de remarquer, approuvant cette initiative. Nul ne conteste l’idée ancrée chez certains, qui répètent à l’envie que «tous ont le droit de gagner leur pain. À chacun son mektoub». Cependant, d’autres rétorquent que «nul n’est au dessus de la loi et que tous doivent s’y conformer». Il faut reconnaître que la multiplication des barrages de police, en ville et en dehors, dissuadent les clandestins de s’adonner au transport de personnes. Beaucoup d’entre eux ont mis leurs voitures au garage en attendant «que la pression baisse», nous confie l’un d’eux qui pense que «cette opération est sporadique. Ils (la police) ne peuvent pas rester dehors indéfiniment. Alors, on attend quelques jours et tout rentrera dans l’ordre». Un autre clandestin qui nous a abordés se plaint des difficultés à obtenir «les papiers». «J’aimerais que la wilaya me donne l’autorisation de transport de voyageurs. Je l’ai demandée à plusieurs reprises, mais en vain». Il semblerait, d’après nos informations, que les lignes desservant Aïn El Hammam soient saturées. Ainsi, les nombreux propriétaires de fourgons dont certains «ne sont même pas assurés», selon un transporteur, seront contraints de changer de profession. L’entendent-ils de cette oreille ? Dès que la pression des services de sécurité baissera, le problème se posera encore une fois avec acuité. À moins que des contrôles inopinés des agents de l’ordre ne viennent surprendre les récalcitrants.
A.O.T.