L’association de la femme artiste au rendez-vous

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L’association locale de la femme artiste (ALFA), dont le siège est situé à Seddouk, ne cesse, à longueur d’année, d’organiser des manifestations culturelles, artistiques, historiques, etc. Chaque année, elle célèbre la journée internationale de la femme, coïncidant avec le 08 mars. D’ailleurs, elle a concocté un programme riche et varié qui s’étalera toute la journée d’aujourd’hui. Les festivités se dérouleront à la salle des fêtes Nedjma de la ville de Seddouk. Pour cela, des dispositions ont été prises pour inviter des artistes et des personnalités agissant dans la culture quelque soit le domaine. Et la population aussi est conviée à assister à un événement grandiose qui traitera le combat de la femme de par le monde et particulièrement dans notre pays. Le programme commencera à 10h par une exposition où différentes œuvres émanant des artistes aguerries, des amateurs et des élèves de l’école de l’ALFA, seront présentées au public qui sera nombreux, car connaissant les chefs d’œuvres et les nouvelles créations des artistes Seddoukois aux talents avérés. A 13h, aura lieu une conférence sur la place de la femme dans notre société et son parcours jalonné de succès d’un combat long de plus d’un demi siècle qui lui a permis de s’imposer dans tous les domaines : droit à l’instruction, au travail, à la liberté etc. Ensuite à 14h, des troupes d’artistes rentreront en action en animant des chants et des poèmes, lesquels seront suivis par un défilé de mode, ce qui revigorera le public. À 15h, un vibrant hommage sera rendu aux femmes Seddoukoises qui se sont distinguées. À 16h, un rassemblement aura lieu pour une cérémonie de remise des diplômes aux participants à des différents concours que l’ALFA a organisé pour récompenser les meilleures œuvres. Les festivités prendront fin à 16h30 par une collation où seront servis gâteaux et limonades. Historiquement parlant, la femme a été privée de ses droits dans tous les pays du monde où elle a menés un combat pour le recouvrement de ses droits. Dans notre jeune nation, dès l’indépendance du pays, elle a commencé à lutter pour son émancipation mettant en exergue la lutte armée qu’elle a menée aux côtés des hommes pour arracher notre indépendance aux prix des tortures, d’emprisonnements, de tueries dont elle avait fait l’objet et il n y a aucune raison qui l’empêcherait de goutter, elle aussi, à cette liberté chèrement acquise. Ce combat n’a, malheureusement, pas encore permis aux femmes de recouvrer pleinement leurs droits fondamentaux bien qu’ils existent dans des textes mais non mis en application. En zone rurale, par exemple, dans la vie du couple, l’homme est toujours le seul à décider. La femme est de nos jours encore humiliée, frappée, répudiée et jetée dans la rue quand elle n’a pas de parents ou ils n’ont pas les moyens de la prendre en charge elle et ses enfants en bas âge. Sans ressources ni logement, la majorité sont des analphabètes incapables de revendiquer leurs droits qu’elles ignorent. Leurs seuls refuges, la mendicité pour l’alimentation et le logis des coins de rues, face à des agressions quasi quotidiennes. Pour preuve, nos villes pullulent de ces cas de femmes. Malgré la naissance des associations activant dans ce domaine, beaucoup de femmes sont encore livrées à leur sort et personne ne leur prête assistance. Ce destin que l’homme hégémonique lui a prédestiné a fait d’elle un être humain de second rang, lui interdisant toute revendication allant dans le sens de dénoncer une injustice criarde de maltraitance dans sa vie conjugale. Devant cette ségrégation qui ne dit pas son nom, des associations féminines ont toujours porté le chapeau pour dire qu’il est temps que cette moitié de la société retrouve une dignité longtemps bafouée par ceux qui se sont érigés en parrains en s’octroyant tous les pouvoirs décisionnels. Aujourd’hui, ce combat a , quand même, donné ses fruits, notamment en ville avec les projets successifs d’amendement de la loi sur le code de la famille, mettant fin à 53 ans d’injustice, d’affront et de souffrances qu’ont subi les femmes dans notre pays, dont le combat continue malgré les avancées extraordinaires obtenues à tous points de vue sans pourvoir arriver à une égalité avec l’homme. Une consécration qui va certainement y arriver un jour. Grace à une scolarité sans limite, faisant de hautes études, la femme qu’ont retrouve dans les postes même de haut niveau, contribue au développement de l’économie et par ricochet au relèvement du pays.

L.Beddar

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