À la tête du secteur, depuis quelques mois, Mazen Sandakli a bien voulu répondre à nos questions. Il insistera sur le segment du Fonal que les bénéficiaires ont pris à la légère.
Il profitera de l’occasion pour lancer un appel aux bénéficiaires de la première tranche pour qu’ils se manifestent afin d’encaisser la deuxième tranche pour permettre à la wilaya de bénéficier d’un autre programme afin de ne pas pénaliser les autres demandeurs, sachant que la wilaya de Béjaïa a un fort relief rural, synonyme de multitude de demandes d’aides à l’habitat dans le cadre du Fonal.
La Dépêche de Kabylie : À l’instar des autres wilayas du pays, le logement connait, depuis quelques années, un essor considérable à Béjaïa, mais il est confronté parfois à des blocages comme c’est le cas des 180 unités de Tifra. Comment expliquez-vous cela ?
M. Sandakli : Ces logements sociaux de Tifra que réalise l’OPGI, ont connu un début des travaux, dont le chantier est au stade de la plate-forme. Il y a eu blocage suite à la décision d’une zaouïa qui a porté l’affaire en justice en revendiquant la propriété du terrain. Monsieur le wali a chargé le nouveau directeur de l’OPGI et le directeur des affaires religieuses d’essayer des trouver des solutions à l’amiable. On a avancé dans les travaux, on doit achever ce projet. Pour ce qui des autres blocages, les services de l’OPGI, en tant que maître de l’ouvrage, sont plus informés de la situation et je suis convaincu qu’ils viendront à bout des différentes contraintes.
Il a été également, constaté un retard dans la distribution. À Aokas, par exemple, 16 mois se sont écoulés entre la date d’affichage de la liste des pré-bénéficiaires des 320 logements et celle de la remise des clefs. À quoi est dû ce retard ?
Je ne pourrai pas donner une réponse homogène à tous les retards. Il y a des recours et autres procédures qui engendrent, effectivement, des retards. Pour le cas d’Aokas, il y a eu des enquêtes approfondies, et d’ailleurs, Monsieur le wali a reçu l’ensemble des pré-bénéficiaires exclus de la première liste et les a convaincus.
Dans cette même localité le projet de construction de 126 logements promotionnels aidés n’arrive pas à se concrétiser pour, semble-t-il, des lourdeurs bureaucratiques ?
Non, il n y a aucun blocage pour ce projet. Le promoteur Zizi a installé son chantier et il n’attend que l’acte de propriété pour finaliser son dossier et commencer les travaux. Le permis de construire est une pièce maîtresse dans ce cadre là et c’est lié à l’acte. Il vient de payer le terrain et les services des domaines sont en train d’établir l’acte. Tout est prêt pour démarrer les travaux et, d’ailleurs, même l’enquête sur les postulants a été entamée. Le promoteur aura le choix entre la vente sur plan ou la vente directe en recourant au prêt bancaire.
Justement, il semblerait, selon les services de la daïra, que ce projet est un programme de daïra. Y a-t-il des programmes de daïra ?
Lorsqu’il y a eu déglobalisation du programme de logements, les 126 LPA ont été affectés à Aokas et c’est au chef de daïra d’établir la liste en application de l’arrêté du wali. Généralement, quand un chef de daïra satisfait les demandeurs locaux, il complète par les demandeurs résidents dans les communes relevant de sa daïra.
Le wali a avancé le chiffre de 4.000 logements à attribuer avant la fin de l’année et d’importants projets de logements pour la wilaya dans les années à venir. Peut-on en connaître quelques uns ?
Oui, dans tous les segments confondus, il y aura autant ou peut être plus de logements à attribuer, cette année. On a eu également, dans le cadre du nouveau programme du Fonal, 8 328 aides, dont 7 973 ont vu leurs décisions déjà établies et 1100 logements dans le cadre de l’AADL qui seront entamés très prochainement. Ils seront réalisés dans la commune de Béjaïa sur le plateau de Sidi Boudrahem.
En parlant de l’AADL, les souscripteurs au programme de Béjaïa sont inquiets …
On tient des réunions régulières avec les membres de leur association et Monsieur le wali les a rassurés. Suite à l’insistance de monsieur le wali, l’agence a installé un directeur au niveau local pour faciliter les choses. Sur un programme de 3 900 logements de ce type, 1 900 sont en cours de réalisation par une grande entreprise de la wilaya de Béjaïa. Tout est mis en œuvre. Concernant les 2 000 restants, alors qu’ils devaient être réalisés par une entreprise hindoue, celle-ci a démontré son incapacité et il a été procédé à la résiliation du contrat. Après des consultations, une entreprise chinoise a été retenue et elle prévoit de les réaliser dans un délai de 28 mois.
Si le Fonal ne connait pas beaucoup de retard, ce n’est pas le cas pour les aides à la réhabilitation. Des dossiers sont dans les tiroirs des APC, depuis plusieurs mois. Est-ce que c’est l’austérité décidée par le gouvernement qui en est la cause ?
Non, il n’y a pas de retard ni d’annulation par rapport à l’austérité. Il y a une commission de suivi et toutes les décisions ont été établies. Nous sommes à 60 % du taux d’avancement. Maintenant, s’il y a des communes qui ont consommé leurs quotas, elles doivent attendre un nouveau programme pour en bénéficier. Pour ce qui est du Fonal, on est inquiets, et on profite de l’occasion que vous nous offrez pour lancer un appel à tous ceux qui ont pris la première tranche de se rapprocher des services compétents pour prendre possession de la deuxième. Ceux qui n’ont pas démarré les travaux, il leur sera exigé le remboursement de la tranche prise et on le fera par le biais de la justice. Des mises en demeure avec des listes nominatives des concernés ont été adressées aux APC. On a 5.000 dans l’ancien programme et 2.500 dans le nouveau, soit un total de 7.500 bénéficiaires qui n’ont pas donné de suites. Il y a un travail d’assainissement qui se fait par les services des daïras et, d’ailleurs, 600 demandeurs qui ne se sont pas manifestés dans les délais impartis, après avoir reçu leurs décisions, se sont vus exclus du programme. Encore une autre fois, on lance un appel aux bénéficiaires d’achever les travaux pour ne pas pénaliser les autres demandeurs de la wilaya.
L’absence du foncier est présentée, souvent, comme la cause principale de la non-réalisation de quotas conséquents en logements. Ne peut-il pas y avoir des distractions de terrains forestiers spécialement pour cela ?Il y a des circulaires telle que celle du Premier ministre qui l’interdisent et, d’ailleurs, les déclassements ne se font qu’au bout de deux à trois années. Trop de temps perdu pour les projets. On évite de programmer des projets dans les terrains forestiers, on se limite aux terrains ne souffrant d’aucune contrainte.
Nous vous laissons le soin de conclure…
Encore une énième fois, je réitère mon appel aux bénéficiaires de la première tranche de l’aide à l’habitat rural de se manifester afin d’éviter, d’une part, des suites fâcheuses à leur encontre et d’autre part pour libérer nos services afin qu’ils puissent faire bénéficier les autres demandeurs de quotas conséquents. Je tiens, également, à rassurer l’ensemble des souscripteurs, tous types de logements confondus, que sous la coupe de Monsieur le wali, on s’attèle à redoubler d’efforts pour parvenir à éradiquer l’habitat précaire dans notre wilaya.
Entretien réalisé par A. Gana