Le professeur Djamal Eddine Nibouche, chef du service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Hamoud d’Alger, a tiré la sonnette d’alarme, hier, sur la prolifération de la vente du tabac devant les établissements scolaires.
«L’enfant a un accès très facile au tabac qui est devenu un véritable crime», a affirmé le professeur Nibouche lors de son intervention sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale. En effet, ce dernier a appelé les pouvoirs publics à pénaliser ce phénomène d’une façon pénale. «Il faut réprimer la vente du tabac aux mineurs. C’est un crime de vendre des cigarettes à un mineur», a-t-il martelé. Le professeur Nibouche a tenu à mettre l’accent sur le danger pernicieux que représente la consommation de ce produit, particulièrement pour la population juvénile, en raison de la facilité avec laquelle il peut être acquis auprès des buralistes. Selon lui, les pathologies imputables à la consommation de cigarettes sont considérées comme un problème de santé majeur dans le pays. «Le tabac est devenu une drogue très facile d’accès. En Algérie, nous sommes passés des maladies de la misère à celles observées dans les pays développées, où se sont étendues les maladies cardiovasculaires, le diabète ou l’hypertension, dont la cigarette représente l’une des principales causes», a-t-il encore précisé. Face à cet état de fait, l’invité de la radio a souligné la nécessité de lutter, d’une manière efficace, contre la prolifération de ce phénomène qui tue 15 000 personnes par an. Il s’agit, au premier lieu, de renforcer le travail de sensibilisation et d’éducation, car, a-t-il soutenu, c’est un problème de civisme et du respect d’autrui. «Il faut éduquer la société et inculquer davantage le civisme au sein de la population, notamment au niveau des écoles», a plaidé le Pr. Nibouche. Celui-ci a appelé également à la proclamation d’un plan national anti-tabac. «Il faut créer des services de sevrage tabagique et la formation de médecins spécialisés en tabacologie chargés de les animer», a-t-il suggéré tout en appelant les autorités concernées à interdire, d’une façon nette et précise, la consommation des cigarettes dans les lieux publics.
Samira Saïdj

