Les droits de la femme ne s’offrent pas mais s’arrachent! En tout, c’est ce qu’aura compris Mme. Azzoug, présidente de l’association socioculturelle et caritative « Bessma », basée au village Tighilt Oumeyyal dans la commune d’Aït R’zine. «L’idée de créer une association féminine m’est venue à la tête après avoir mûrement réfléchi. Les conditions de la femme, et en particulier celles de la femme rurale, m’ont quelque part interpellée pour tenter d’apporter, un tant soit peu, mon aide, surtout aux femmes au foyer!», affirme notre interlocutrice. C’est ainsi qu’a germé l’idée de créer cette association féminine de Bessma. Pourquoi avoir choisi ce nom? «Bessma, c’est toute une symbolique. C’est de rendre le sourire à la femme rurale», explique Mme. Azzoug. Ainsi donc, l’aventure a commencé en avril 2015, date de la création de ladite association. Au début, Mme. Azzoug a vraiment peiné selon ses dires, à trouver « une poignée » de femmes pour « monter » son association. Mais elle a fini par convaincre quelques-unes afin de commencer l’aventure, car c’en est vraiment une aventure dans un milieu très attaché aux traditions et aux coutumes. «Ce n’était pas facile, croyez-moi! Les choses n’ont pas vraiment évolué pour la femme comme on l’espère», constate désillusionnée la présidente de Bessma. Il est vrai qu’en matière des droits de la femme il y a de quoi pavoiser, car beaucoup d’acquis ont été arrachés par les militantes des droits féminines, mais il semble qu’il reste du chemin à faire pour faire évoluer un peu les mentalités sans toucher, toutefois, à la morale et aux traditions « soft ». Près d’une année après cette aventure à « conjuguer » au féminin, l’association Bessma s’est heurtée à d’innombrables obstacles, mais la détermination de ses membres a fait qu’elle active encore contre vents et marées. «Nous manquons terriblement en moyens matériels et financiers. Nous n’avons ni mobilier ni équipements pour le bon fonctionnement de notre association. Il m’arrive de tout financer de ma poche!», fulmine notre vis-à-vis.
Bessma apporte aide et assistance aux femmes en détresse !
Nonobstant cette situation de déshérence, l’association a, quand même, pu organiser une fête grandiose, en célébration de la journée mondiale de la femme le 8 Mars dernier, en concoctant une série d’activités comme l’exposition des robes Kabyles, macramé gâteaux traditionnels, défilé de mode, etc. En dépit des traditions et de la rigidité des mœurs dans la région des Ath Abbas, cette fête a drainé selon Mme. Azzoug, un nombre impressionnant de femmes au foyer. «Elles étaient plus de 200 femmes lesquelles ont assisté aux festivités du 8 Mars dernier à la maison de la culture de Guendouz (chef-lieu communal d’Aït R’zine, ndlr)», s’enorgueillit-elle. Sur un autre registre, l’association Bessma, qui ne compte que 15 adhérentes, selon les dires de la présidente, anime plusieurs activités pour ne pas sombrer dans l’inertie. En effet, Bessma assure les cours de soutien pour les élèves des classes d’examen, elle contribue aussi à sa manière dans l’alphabétisation en dispensant des cours pour femmes au foyer qui n’ont jamais connu l’école ou qui ont interrompu les études à un cycle « précoce » (primaire). Dans la foulée, l’association offre des formations pour femmes, comme la couture. Par ailleurs, la même association ne lésine pas sur les moyens lorsque la nécessité le dicte afin de venir en aide aux femmes en détresse. Bessma tente, avec les moyens dont elle dispose, d’assister des femmes en difficulté. «Nous avons plusieurs cas de femmes en état de désespoir. Il y a des femmes divorcées avec enfants à charge et sans revenus. Des femmes malades chroniques déshéritées et sans couverture sociale… Nous essayons, pour notre part, de les aider dans la mesure de nos moyens!», conclue Mme. Azzoug.
Syphax Y.