Si on a l'habitude de lire quelques ardoises trop salées de certains fruits exotiques, tels le kiwi à 600 dinars, la pastèque à 350 dinars le kilo, et même les produits locaux, par exemple, les dattes à 800 dinars ou encore la sardine à 600 dinars, cette fois-ci, nombreux sont les badauds qui n’en croient plus leurs yeux.
Certains d’entre eux ont été surpris de croire que ce fruit hors saison importé d’ailleurs coûtait 250 dinars et commencent déjà à saliver. Grande fut leur surprise lorsque le marchand leur précisera que c’était 2 500 dinars. Cela dépasse l’entendement. D’aucuns croient que c’est une farce. «Ce n’est pas un poisson d’avril. Et puis, nous ne sommes qu’à la mi-mars. 2 500 dinars!», s’exclamera un badaud. Effectivement, le prix est précisément celui déclaré par le marchand. Cette nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Elle est même devenue un sujet de discussion dans les cafés et dans les transports publics. En somme, partout. «Je suis vraiment écœuré. Ce matin, j’ai appris qu’un kilo de raisin est affiché à 2 500 dinars. On ne sait jamais peut être que ce fruit est recommandé pour vivre le plus longtemps possible. C’est incroyable», ironisera un consommateur qui sirotait un café avec son ami. Et l’autre de lui rétorquer: «on ne peut l’offrir qu’à une personne malade». «Pas du tout. Sauf, peut être, pour quelqu’un qui agonise lorsque c’est son dernier désir avant de quitter ce bas monde». En tout cas, tous les fruits sont chers. On a relevé que le melon a, lui aussi, la côte car il est affiché à 950 dinars le kilo. La dévaluation du dinar est y pour beaucoup. Parce que, lorsque ce sont des fruits importés, ils sont calculés à base du change parallèle. «Un euro vaut entre 180 dinars et 190 dinars chez les cambistes. Cela explique en grande partie la flambée de ces produits importés. Mais, tout de même, cela ne peut justifier un tel prix. Même pour un euro à 180 dinars, c’est quand même excessivement cher. C’est inconcevable», dira un autre interlocuteur, lui aussi, choqué par ces 2 500 dinars. C’est peut être, la première fois que dans une ville comme celle-ci qu’un fruit est affiché à ce prix. Pourtant, la caissette était à moitié vide. Donc, il y a eu quand même de potentiels clients qui ont acheté l’autre moitié et qui ont goûté cette potion « magique ». Où va l’Algérie? Pour reprendre la question de feu le président Mohamed Boudiaf. Pour la cotation du 31 janvier dernier, le raisin d’Espagne et d’Italie première catégorie était affiché entre 2,20 et 3 euros. Faisons la différence!
Amar Ouramdane