Imezdurar ou M’zarir est un village relevant de la commune de Saharidj, à l’Est du chef-lieu de wilaya de Bouira. La beauté féerique de ce village au panorama exceptionnel cache mal l’autre face faite de carences en tous genres. Peuplé par environs 500 habitants, ce village a connu (et connait encore) les affres de l’exode rural, à cause, surtout, de la dégradation de la situation sécuritaire, de l’absence des commodités pour une vie digne et de la déclinaison d’un horizon des plus sombres. Les habitants les plus nantis sont partis s’installer ailleurs, à M’Chedallah, Saharidj, Ahnif,… Par contre, ceux qui n’ont pas les moyens, ils y sont restés à attendre que les conditions de vie s’améliorent un jour. Les dernières intempéries ont beaucoup éprouvé les habitants, avec une chute abondante de la neige et un froid glacial, qui s’abat sur cette contrée perchée à plus de 1 200 mètres d’altitude, sur l’un des contreforts des majestueuses chaînes montagneuses du Djurdjura. Ici, à Imezdurar, le gaz naturel n’a pas encore « pointé » du nez. Les habitants trouvent beaucoup de difficultés pour avoir sous la main une bonbonne de gaz butane. Il faut partir à M’Chedallah ou au chef-lieu de Saharidj pour pouvoir s’en approvisionner, sinon, le bois fera l’affaire. Ce combustible est d’ailleurs toujours utilisé dans cette localité juchée sur une colline escarpée. L’eau de l’AEP accuse, à son tour, des pénuries quelques fois chroniques. Le paradoxe veut que ce village vive une crise d’eau alors qu’il regorge de ressources hydriques de très bonne qualité. Les villageois continuent, d’ailleurs, à s’approvisionner des sources d’eau douce qui coulent allègrement dans ce village, et ce, à défaut d’eau dans les robinets! Les jeunes de ce patelin vivent comme dans un purgatoire, car le chômage est très répandu parmi cette frange. En effet, les jeunes, en âge de travailler, exercent tous les métiers (précaires malheureusement) qui leur permettent de gagner dignement leur vie. Le transport de voyageurs dans ce village accuse un déficit, et les éventuels cas de malades urgents sont problématiques à plus d’un titre. Autre signe de cet exode qui frappe encore de plein fouet M’zarir: l’école primaire « Addar Hamouche », où seulement une vingtaine d’élèves y suivent leur cursus scolaire, et ce, dans des conditions peu reluisantes.
Y. S