Une fois de plus, des souscripteurs à un programme de Logement social participatif (LSP) montent au créneau à Tizi-Ouzou et initient un mouvement de protestation.
En effet, les bénéficiaires des 64 logements de Taâzibt, dans la commune d’Azazga, ont tenu, hier, un rassemblement devant le siège de la wilaya, pour dénoncer le «détournement» du programme LSP par un promoteur à son profit. Ces derniers, des hommes, des femmes mais aussi des enfants, sont venus dénoncer le mépris dont ils sont victimes. Une seule revendication, celle de voir la lumière faite sur ce programme LSP qu’ils jugent être «détourné».
Ils accusent, en effet, le promoteur de défier toutes les lois en s’accaparant un dispositif social initié par l’État en direction des citoyens à son profit. Ces protestataires étaient munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Nous revendiquons un toit digne pour nos enfants», «Nous, bénéficiaires de Taâzibt, réclamons justice», ou encore «Non au détournement du programme LSP». Depuis des années, le promoteur, Ailem Mohamed Ben Hocine en l’occurrence, ne reconnait aucun des droits des bénéficiaires à leurs logements malgré le fait que ces derniers ont été choisis par les autorités locales selon les procédures en vigueur. «La liste a même été consignée dans un registre paraphé par la Direction du logement et de l’équipement public (DLEP) et confirmée par l’APC et la daïra d’Azazga. Validé par la DLEP et signé par le wali, le registre a été adressé à la CNL qui a validé la liste des bénéficiaires en date du 03/02/2013», nous explique-t-on.
«Des noms dont le promoteur ne veut pas entendre parler, refusant même toute les invitations à se présenter afin de finaliser administrativement l’opération d’attribution, et ce, malgré les multiples mises en demeure adressées par la mairie et la daïra mais aussi par la DLEP», soutient le même représentant. Il ajoute, d’ailleurs, que l’affaire est parvenue aux mains de la justice desquelles elle ressort «incompétente». De son côté le promoteur, ne se limitant pas à ce «dénigrement» des droits des bénéficiaires, l’accaparation de ce projet à son profit personnel, fera qu’il ne respectera même pas le permis de construire.
D’après un représentant de l’association des bénéficiaires des 64 logements de Taâzibt, le permis de construire n’a même pas été respecté puisqu’un étage a été rajouté au bloc. «Ceci, en plus du fait que même les espaces verts ont été supprimés et reconvertis en nouvelles constructions», explique-t-il. «Les logements sont ainsi cédés à des personnes tiers comme si c’était des biens personnels», nous affirme-t-on. Selon l’historique de cette affaire résumée par l’association dans sa déclaration, le programme en question initié par l’APC d’Azazga a connu un dépôt des demandes de la part des citoyens de la région en 2006 au niveau de l’APC, qui a fait ressortir une liste de 64 bénéficiaires.
Cette dernière a été affichée pendant trois (03) mois au niveau des services de l’APC. «Aujourd’hui encore et malgré le soutient dont bénéficie notre association de la part des administrations locales et nationales, les bénéficiaires restent dans l’expectative en se demandant comment un programme étatique peut être détourné dans son intitulé même, de logement LSP, il devient un projet privé au profit d’un promoteur à qui l’État a offert toutes les facilités pour mener à bien son projet social», souligne-t-ton.
Tassadit Ch.