Les gardes communaux en conclave

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Depuis sa création en avril 2015, les membres du mouvement de la garde nationale n’ont pas cessé de remettre sur la table des négociations, leurs revendications devant les hauts responsables de l’Etat. Mais apparemment, nombreuses sont leurs revendications qui sont pendantes. D’ailleurs, c’est aujourd’hui que les membres du bureau de Tizi-Ouzou tiendront une réunion afin d’évaluer la situation et décider de la suite à donner aux actions à venir. «Il est temps de parler d’une seule voix parce que nous constatons qu’il n’y a pas d’avancée palpable depuis la suspension du sit-in de Aïn Defla. En dépit de toutes nos rencontres avec les responsables du ministère de l’Intérieur, nous ne voyons rien venir, et ce, depuis 2011. Nos droits ne sont pas négociables. Ce sont nos acquis», nous confiera, d’emblée, M. Yahia Arab, en sa qualité de coordinateur du bureau de wilaya affilié au mouvement national de la garde communale. Pour notre interlocuteur, si les terroristes qu’ils avaient combattus jouissent de tous leurs droits sans qu’ils ne justifient leur culpabilité par contre, les gardes communaux radiés ne devront avoir les leurs que sauf s’ils justifient qu’ils ne sont pas coupables. À entendre notre interlocuteur, ils sont 35 000 radiés de ce corps sur tout le territoire national qui vivent dans la précarité. Ils n’ont ni de carte chiffa ni retraite et ils ne bénéficient d’aucune facilité ou avantage comme les autres, à l’exemple du micro-crédit et de la carte de reconnaissance. «On ne dira que les problèmes des gardes communaux sont réglés lorsque le jour où la situation de ces radiés est résolue. Leur problème est indissociable des nôtres», précisera-t-il. Et de poursuivre: «nous ne voulons pas aussi lâcher les femmes des 4 758 chahids du devoir national tombés sous les balles des terroristes. Elles sont dans la précarité la plus absolue. Leurs enfants traumatisés n’ont aucun avantage. Certains d’entre eux n’ont même pas les moyens d’aller à l’école. C’est incroyable. Des hommes qui ont pris les armes au moment où notre pays était en danger sont oubliés», regrettera le coordinateur du bureau de Tizi-Ouzou. Pour celui-ci, le mouvement ne demande pas un statut supérieur aux autres Algériens, mais seulement que tous les gardes communaux vivent dans la paix retrouvée et dans la dignité. «Nous sommes toujours prêts à défendre notre pays en cas de menace. Nous formons un corps de sécurité comme l’ANP et les autres services. Nous ne laisserons jamais quiconque qui essaierait de déstabiliser notre pays après tant de sacrifices», insistera-t-il, en disant qu’ils ne répondront jamais à la provocation. «Notre corps a été créé avec décret présidentiel. Nous sommes unis et nous n’accepterons ni la division ni les manipulations d’où qu’elles viennent. Et si certains ont une autre vision, ils n’ont qu’à faire cavaliers seuls. Nous n’avons exclu personne de notre mouvement. Au contraire, nous ne cesserons jamais à appeler au renforcement de nos rangs parce que l’union fait la force», ajoutera M. Yahia Arab, en nous apprenant qu’une demande d’audience était déposée sur le bureau du wali pour exposer les problèmes des gardes communaux de la wilaya. Finalement, il expliquera que si le mouvement de la garde commune est une partie intégrante de l’Alliance nationale; c’est parce que les membres du mouvement national de la garde communale savent que les patriotes, les victimes du terrorisme sont une seule famille et que ces forces patriotiques demandent ensemble leur reconnaissance dans la constitution algérienne. «Je lance un appel au délégué de wilaya d’intervenir pour remplacer la qualité de « fonctionnaire » portée sur les cartes professionnelles des gardes communaux affectés dans d’autres secteurs parce que ces personnes ont le statut de garde communal par ricochet qu’on leur donne la qualité comme tel», conclura le premier représentant de ce corps au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou qui souhaite que la réunion du bureau qu’il préside sorte, aujourd’hui, avec des décisions fermes à même d’aboutir au règlement définitif de leurs revendications.

Amar Ouramdane

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