10 000 malades en attente d’une transplantation rénale

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Le chef de service de néphrologie du CHU Naffissa Mahmoudi d’Alger, le professeur Tahar Rayan, a fait état, hier, d’un cruel et «énorme déficit» de reins à greffer, faute de donneurs. «Nous accusons un déficit énorme en ce qui concerne les greffes rénales, puisque l’année passée nous avons effectué seulement 265 greffes, à partir des donneurs vivants apparentés», a déploré le Pr. Rayane lors de son intervention sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale. Tout en soulignant la légère hausse du nombre de greffes rénales par rapport à 2014, le Pr. Rayane a pointé du doigt le manque de donneurs qui peuvent sauver la vie de près de 10.000 malades, qui attendent désespéramment une transplantation de ce précieux organe. Il signale que depuis 1986, date à laquelle a été effectuée, au CHU de Constantine, la première greffe rénale, seulement 1.600 opérations ont pu être réalisées par les établissements hospitaliers nationaux maitrisant la technique de transplantation. Selon lui, le déficit est encore énorme en ce qui concerne le prélèvement d’organe sur les personnes décédées, dont 90% de leurs familles le refusent. «11 greffes seulement sur les cadavres ont été effectuées dans notre pays», a-t-il regretté. L’invité de la radio a estimé que c’est un problème de culture et de coutume, qui n’a rien avoir avec la religion qui bien au contraire favorise cet acte. «La législation, tout autant que la religion Musulmane, autorisent cette pratique», a indiqué le Pr. Rayane. De ce fait, ce dernier a mis en exergue la nécessité d’intensifier le travail de sensibilisation, afin de changer les mentalités. «1,5 millions d’Algériens risquent de développer une insuffisance rénale chronique, à cause de plusieurs maladies, notamment, le diabète, l’hypertension artériel et les infections urinaires», a-t-il mis en garde. Pour illustrer l’extrême détresse des personnes en attente d’un don de rein, le professeur Rayane signale que, chaque année, vient s’y ajouter une centaine d’enfants espérant une transplantation rénale. En effet, le même responsable a fait état de l’organisation de plusieurs journées de sensibilisation à travers toutes les wilayas. «C’est un travail de longue haleine. Nous avons compris que notre société est imperméable au don d’organe à partir des personnes décédées», a-t-il dit.

Samira Saïdj

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