La foire dite de Béjaïa se tient du 20 mars au 4 avril à la grande surface du lac à Ihaddaden, au grand dam des commerçants de la ville qui regardent, impuissants, leurs clients, même les plus attitrés, leur filer entre les doigts et prendre comme des automates les bus d’Ihaddaden. Sur les plans commercial et affaire, elle n’a rien de spécial par rapport aux foires précédentes qui se tiennent deux ou trois fois par an. On y trouve de tout comme dans toutes les foires ou quinzaines commerciales, c’est-à-dire de la literie, de la vaisselle, des détergents, des vêtements pour hommes et surtout pour femmes, des gâteaux à consommer sur place ou à emporter. Les produits exposés à la vente ne sont pas de première qualité mais leurs prix, comparés à ceux des magasins, sont plutôt abordables. Mais ce qui fait courir les gens, surtout les femmes, vers la grande surface du lac, c’est surtout le besoin de sortir, de se rencontrer. Les femmes trouvent là une aubaine pour sortir entre amies. Elles se téléphonent et se donnent rendez-vous à la foire. Et là tout en se déambulant entre les stands pour se renseigner sur les prix de tel ou tel produit, elles échangent leurs idées et se font même des confidences. Et pendant qu’elles circulent inlassablement devant les stands en palpant parfois les marchandises, elles ne voient pas passer le temps, tellement elles sont subjuguées par la profusion et la variété des marchandises. Par ailleurs, ce sont les transporteurs desservant les quartiers d’Ihaddaden et d’Ighil-Ouazoug qui, pendant la tenue de cette foire, trouvent aussi leurs comptes, du fait qu’ils ont des arrêts juste devant la grille d’entrée de la grande surface du lac. Mais les plus heureux durant cette manifestation commerciale sont, sans aucun doute, les gardiens de parkings. Avec les centaines de véhicules qui se garent dans le voisinage de la foire à 100 DA la place, il faut dire qu’ils ont de quoi remplir les poches.
B. Mouhoub