Pour se démarquer des positions de certaines associations et partis politiques qui ont pris position contre la destruction de la bande boisée longeant le littoral Est de la wilaya de Béjaïa et précisément celle de la commune de Souk El-Tenine, la société civile de cette daïra, représentée par le collectif d’Associations, a adressé une requête au ministre de l’Aménagement du territoire et de l’artisanat.
Dans cette lettre, dont nous disposons d’une copie, le Collectif a tenu à attirer l’attention du ministre sur la problématique relative à l’installation des différents investisseurs auxquels le Comité d’Assistance à la Localisation et à la Promotion des Investissements et de la Régulation du Foncier (C.A.L.P.I.R.E.F) a accordé des concessions de terrains sur le littoral de la commune de Souk El-Tenine.
«En tant que Collectif des associations de la commune, nous estimons qu’il est de notre devoir de porter à votre connaissance la position de la majorité de la population sur ces investissements projetés et de vous faire part de certaines propositions que nous jugeons nécessaires, pour éviter les malentendus dommageables et empêcher toute récupération du sujet par des politiciens à des fins électoralistes ou de surenchères populistes», pouvons-nous lire sur cette lettre. Le Collectif interpelle directement le ministre pour l’informer de la position des citoyens qu’il représente via les différentes associations œuvrant dans la daïra : «À cet effet, nous vous informons, Monsieur le ministre, que nous ne sommes pas opposés aux investissements bien étudiés, pensés et contrôlés.
Car, nous savons pertinemment que ce type d’investissements est primo : créateur d’emplois, des emplois dont ont grandement besoin nos jeunes qui souffrent actuellement du chômage, et secundo, il peut donner un coup de starter au développement d’une industrie touristique génératrice d’emplois, source de rentrées en devises et respectueuses de la morale publique et de l’environnement». Il suggère au ministre d’inviter les investisseurs concernés par ces projets à dialoguer avec la population en lui présentant, notamment, les plans et maquettes de leurs projets, pour sensibiliser les citoyens que des discours alarmistes ont emprisonné dans un seul objet de fixation, l’abattage des arbres.
Aussi, pour expliquer la manière et la procédure avec lesquelles ont été distribués et concédés les lots de terrains aux investisseurs. Le Collectif souhaite aussi le respect et l’application de la directive de monsieur le Premier ministre qui, lors de sa visite à Béjaïa en date du 25 octobre 2015, a donné son accord pour la mise en œuvre des projets dans le respect du consensus auquel a abouti la réunion entre les missionnaires d’Alger et les autorités locales, sous la présidence de monsieur le wali de la wilaya de Béjaïa. Enfin, le collectif souhaite que les autorités mettent en pratique les instructions de monsieur le Premier ministre, notamment ses envois n°151/MDC/PM du 19 octobre 2015 et n°1940 MDC/PM du 29 octobre 2015. En marge de cette lettre, un des représentants de ce collectif a tenu à exprimer son désaveu vis-à-vis de la position de certaines associations non-représentatives de l’intérêt du peuple, ainsi que de certains partis politiques qui veulent utiliser cette affaire à des fins électoralistes.
Il s’insurge aussi contre les pratiques de la radio Soummam, laquelle, normalement, en tant que radio publique devait inviter toutes les parties concernées par cette affaire : «Que certaines associations hors de notre daïra s’occupent de leurs affaires, personne n’a le droit de s’ingérer et de parler des affaire de Souk El-Tenine, car cette dernière a enfanté des hommes qui savent la défendre ! Que ceux qui veulent donner des leçons sur l’environnement aillent nettoyer d’abord devant leurs portes ! Arrêtez de gesticuler dans les salons de la radio Soummam dans des débats à sens unique !» La semaine passée, une réunion s’était tenue entre les investisseurs et le collectif et ces derniers avaient promis de venir débattre avec la population pour expliquer leurs projets et qu’il est impossible de construire des hôtels sur les cimes des arbres. Ils tenteront de gagner les citoyens à leur cause, dans le but que ces derniers adhérent sans crainte à cette idée qui fera, peut-être, de Souk El-Tenine «le Hammamet d’Algérie».
Saïd M.

