Ahnif en quête de développement

Partager

La commune d'Ahnif, classée en deuxième position sur le plan superficie au niveau de la wilaya de Bouira, accuse un énorme déficit en développement, tous secteurs confondus, et ce, à cause de l'absence totale de richesses.

Elle ne fonctionne que grâce aux subventions de l’Etat octroyées au compte gouttes. La commune d’Ahnif est située au Sud du chef-lieu de la daïra de M’Chedallah, dont elle relève administrativement ; elle est bordée à l’Est par la commune d’Ath Mansour, à l’Ouest par celle d’El Adjiba et au NORD par la commune mère M’Chedallah. Elle est issue du découpage administratif de 1984 et entrée en fonction à partir de l’année suivante 1985. C’est une commune qui comprend deux tribus (aarch) : Imchedallen et Imelahen, réparties sur 11 villages dont le dernier recensement fera ressortir une population globale de 11 000 habitants dans pas moins de 03 camps de concentration, à savoir la cité dite La gare, Ighrem et Ighil n’Ait Ameur où ont été parqués les villageois par les forces coloniales après avoir rasé leurs villages respectifs entre 1957 et 1959. Elle est à vocation agropastorale avec environ 40 % de sa superficie constitués de terrains domaniaux composés de forêts vierges et une chaîne de montagne rocheuse (le chréa) du côté sud, qu’elle partage avec la wilaya de M’sila. Le reste de terrains appartenant à des particuliers sont en majorité salés du fait de l’existence d’un important gisement de sel. Ils sont donc peu fertiles et ne servent qu’à l’élevage de caprin, qui est dominant dans la région. Le premier déficit dont se plaint cette commune, qui affiche une précarité sociale fort apparente, est celui du faible quota de logements ruraux et d’aides à l’auto-construction qui lui est attribué. Le dernier en date est celui de 2014, lequel était de l’ordre de 150 logements pour quelque 400 dossiers de demandes d’aide à l’auto-construction en instance dont les plus récents datent de 2010. À cause du peu de projets de développement dont elle a bénéficié cette municipalité se débat dans d’incroyables problèmes dus au manque de réseaux d’assainissement, d’AEP et d’éclairage public. Ceux existants sont vétustes, usés, d’où d’incalculables avaries à longueur d’années. À toutes ces carences s’ajoute le transport scolaire qui fait cruellement défaut. Ahnif est aussi l’une des communes qui affiche le taux le plus élevé de chômeurs, lequel frôle les 40 %, selon des élus qu’on a rencontrés lundi passé. A cause de toutes ces carence et manques à gagner, la commune d’Ahnif est secouée presque quotidiennement par des mouvements de protestation et des actions de rue violentes qui se résument par de fréquentes fermetures du siège de l’APC, le blocage durant des heures de la RN5 au niveau du carrefour, au point où ces mouvements de colère d’une jeunesse désemparée, rongée par l’oisiveté et la mal-vie, sont banalisés et ne font réagir plus personne, notamment la fermeture de la mairie qui est devenue monnaie courante.

O. S.

Partager