Des exclus de la liste des bénéficiaires du logement social, affichée en décembre 2015 à Bordj Khreis, se sont présentés avant-hier au siège de la wilaya pour essayer de porter leurs doléances devant le chef de cabinet. Mais leur déplacement semblait avoir été effectué en pure perte, car dans le hall, ils se heurtèrent à un mur. Le responsable en question n’était pas plus accessible que le wali. C’était pourtant une journée de réception. Quant au nouveau chef de daïra qui devait, selon eux, procéder à la révision de la liste, objet de contestation, il leur aurait fait savoir qu’il ne les recevait plus. Ces protestataires affirment cependant que le wali, lors de sa visite à Bordj Khreis, en ce mois de mars, leur aurait donné raison. «Nous avons soumis notre cas au wali, lorsqu’il a effectué sa visite chez nous, et il nous a conforté dans notre droit et dans notre titre de bénéficiaires», ont assuré deux d’entre eux, en l’occurrence Athmane et Saïd, rencontrés hier au niveau du siège de la wilaya. Selon nos sources, le wali, qui a pris connaissance du motif de l’exclusion, n’a pas vu d’obstacle à leur éligibilité au logement social. En d’autres termes, les 14 bénéficiaires exclus de la liste du 2 décembre 2015 ont été lésés. Ils avaient une décision d’aide à l’habitat rural, mais cette décision remontant à 2012 ne leur a pas profité puisqu’ils ne s’en étaient jamais servis. D’ailleurs les bénéficiaires exclus évoquaient le cas des 36 bénéficiaires des précédentes listes (celle de 2012) qui étaient dans la même situation qu’eux. Le fait d’avoir été éligibles à l’aide de l’habitat rural ne les avait pas exclus du bénéfice du logement social. Et nos interlocuteurs de s’indigner : «Nous n’avons jamais bénéficié d’une aide quelconque de l’Etat. Et on nous exclut pour ce motif. Nous n’en resterons pas là». La menace est à prendre au sérieux. Les citoyens lésés menacent de recourir à la rue pour dénoncer ce qui leur apparaît comme un abus intolérable. «Nous réjouissions à l’avance de voir non noms sur cette liste, car nous et nos familles le méritons. Les conditions dans lesquelles nous vivons légitiment parfaitement cette attribution. D’ailleurs, nous avions été bien notés suivant le barème en vigueur. Et voilà que sous un prétexte, que le wali rejette, on nous prive de ce droit». Les 14 bénéficiaires exclus habitent tous le centre-ville de Bordj Khreis. Si une exclusion devait les viser, ce serait concernant l’aide à l’habitat rural.
Aziz Bey