Des habitants du quartier des 56 logements de la ville de Bouira ont protesté hier matin, devant le siège de la direction des affaires religieuses pour exiger «le départ de l’imam de la mosquée du quartier» et «l’envoi d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur la gestion de ce dernier». Les protestataires, une dizaine environ, reprochent à l’imam «sa gestion unilatérale» et surtout «chaotique» des affaires de la mosquée. Pour illustrer leurs propos, nos interlocuteurs citent le projet de réalisation de la mosquée de leur quartier. Un projet dont les travaux, disent-ils, sont à l’arrêt depuis plusieurs années, et ce, à cause du blocage des travaux par l’imam. «Au début des travaux en 2006, il était question de réaliser une mosquée en deux niveaux de plus de 2 000 m 2. Au jour d’aujourd’hui, seuls les travaux de la cave ont été finalisés. Le projet est bloqué depuis 2012 à cause de l’entêtement de l’imam affecté en 2008», fait savoir un des habitants du quartier. Pourtant, selon lui, ce n’est pas l’argent qui manque. À ce sujet, on nous apprend que des fonds non négligeables existent, seulement, ces derniers provenant des cotisations et autres donations, sont gelés. Ceci en raison de la dissolution de la commission religieuse chargée de la gestion des affaires de la mosquée, explique-t-on. Nos interlocuteurs tiennent l’imam pour responsable de cette situation. Pour eux, «l’imam a tout fait pour s’approprier à lui seul la gestion du lieu de culte et des dons, en écartant toutes les personnes particulièrement ceux composant la commission religieuse». Toujours à propos de ces fonds et de la manière dont ils sont gérés, nos interlocuteurs nous apprennent que «depuis trois ans, une somme de 18.000 Da est colletée chaque semaine en plus d’une donation de 400 millions de centimes faite à la mosquée». «Toutes ces sommes auraient pu servir à la finalisation des travaux de construction de la mosquée mais il n’en est rien. L’argent est gelé sur un compte depuis belle lurette», indiquent-t-ils. Pire encore, nos interlocuteurs font état d’une gestion en solo de l’argent de la zakat par l’imam. Au sujet de la gestion de ce lieu de culte, les habitants du quartier affirment que la cave qui sert actuellement de lieu de prière ne répond pas aux normes de sécurité et représente un danger pour les fidèles. «La cave n’est pas aérée et les accès de secours sont commandés», ajoutent-ils. Les protestataires ne s’arrêtent pas à ces problèmes, ils iront jusqu’à accuser l’imam «de faire fuir les fidèles, et ce, à cause de son comportement inacceptable». À la question de savoir si les responsables concernés ont été alertés sur cette situation, nos interlocuteurs exhibent plusieurs requêtes adressées à différents responsables et à travers lesquelles ils dénoncent la situation qui prévaut au niveau de la mosquée de leur quartier depuis maintenant plusieurs années. Pour les protestataires, l’actuel imam doit être remplacé et sa gestion à tête de la mosquée du quartier doit aussi être passée à la loupe.
D.M