La tentative d’apaisement de la ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, n’a pas réussi à convaincre les enseignants contractuels de renoncer à leur action.
En effet, la décision de la ministre de l’Éducation d’entamer des négociations avec la DGFP afin de trouver les moyens de « valoriser » l’expérience professionnelle des enseignants-contractuels dans le concours de recrutement, n’a pas incité ces derniers à renoncer à leur marche. Le porte-parole du conseil des lycées d’Algérie(CLA) a qualifié cette démarche de l’«inconscience» et d’un «non événement».
Ce syndicaliste qui se dit déçu par une telle proposition, estime qu’il y a une possibilité de procéder au recrutement direct des enseignants contractuels. «La ministre de l’Éducation n’a qu’à interpeller le chef du gouvernement pour l’élaboration d’un décret qui permettra l’intégration directe de cette catégorie de travailleurs sans conditions», a-t-préconisé.
Selon lui, les enseignants contractuels, qui continuent à marcher vers Alger pour la quatrième journée consécutive, rejettent la démarche de la ministre et n’accepteront qu’une «intégration directe sans concours». M. Idir Achour a affirmé qu’il y a une grande volonté et détermination des enseignants contractuels et vacataires qui veulent à tout prix exiger leurs intégrations et mettre fin à la précarisation de l’emploi. La mobilisation de ces protestataires, a-t-il dit, ne faiblit pas.
En effet, la mobilisation ne fait que se renfoncer par l’adhésion d’autres enseignants contractuels à cette marche. «Plus de 2 000 enseignants contractuels poursuivent leur marche vers Alger, malgré les évanouissements de certains hommes ou femmes malades, fatigués, et les vomissements, les enflures au pied, l’incapacité de certaines femmes enceintes à poursuivre la marche et les évacuations de certains vers les hôpitaux les plus proches», nous a signifié la même source.
Ce syndicaliste a évoqué les scènes de chant et de solidarité entre ces marcheurs depuis le début et parfois des habitants qui leur amenaient des bouteilles d’eau pour les encourager à continuer ce périple. Les «marcheurs» ont passé la nuit de mardi à mercredi au Technicum de Chorfa, avant de reprendre la route, hier matin, pour arriver aux environs de midi dans la commune d’Ighrem à 35 km du centre-ville de Bouira, où ils ont marqué une petite halte.
Ces protestataires n’ont pas manqué de remercier la population de toute la wilaya de Béjaïa et celle de Bouira qui a accueilli les bras ouverts tous les marcheurs de toutes les wilayas. Ce syndicaliste a lancé un appel à tous les syndicats pour rejoindre cette marche qui est encore longue. Pour sa part, le CLA, qui est jusqu’à ce jour solidaire, demande à ses bases dans toutes les wilayas de tenir leurs assemblées générales pour soutenir ces collègues qui ont exercé depuis plusieurs années. Ce syndicat se dit prêt à unifier l’action avec les autres syndicats. Il dénonce dans ce sens, «le pourrissement qui a atteint l’éducation et qui met fin à une année calme et cela à cause de la négligence de la tutelle sur certains problèmes graves posés».
L.O.Challal