La fenaison bat son plein

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Profitant de la clémence du temps de ces derniers jours, les fellahs de la localité de Tizi-Gheniff et ceux de toute la vallée du Sud de la wilaya, se sont attelés, dans une course contre la montre, au fauchage des herbes et des fourrages.

Certains vont même jusqu’à se mobiliser dans des Touiza pour une forte main d’œuvre. «C’est vrai qu’avant que la pluie ne tombe, nous appréhendions la sécheresse d’autant plus que cette année, nous avions investi dans les plantes fourragères, telles que la luzerne qui nécessite au moins trois coupes. Cette coupe que nous avons entamée n’est que la première ; nous espérons qu’il y aura d’autres averses pour que nous puissions encore en ramasser», nous confie ce fellah d’une exploitation agricole collective (EAC), située à proximité du barrage de la localité. En effet, si ces terres sont généralement vouées au maraichage, notamment autour de la retenue collinaire ; partout ailleurs, les céréales et les fourrages occupent tous les autres espaces. Un peu plus loin, plusieurs véhicules, des camionnettes pour la plupart, sont stationnés sur le bas côté de la RN68, avec à l’arrière des chargements d’herbes. «Vous voyez bien que nous sommes en train de couper l’herbe pour notre bétail», nous disent ces quelques éleveurs que nous avons rencontrés faucilles à la main. «Nous ne possédons pas beaucoup de terrains pour cultiver des fourrages ou avoir des herbes suffisantes pour nourrir nos bêtes. Ceci nous oblige à venir en chercher ici, le long de la RN68, où elles poussent généreusement. Toutefois, nous profitons également de la générosité de ces fellahs qui nous autorisent à en couper sur leurs parcelles», nous déclarent nos interlocuteurs qui ont profité de cette occasion pour exposer leurs problèmes relatifs à l’approvisionnement en foin et la cherté de son prix et de celui des autres aliments pour bétail. «Il est devenu presqu’impossible de subvenir à un quelconque élevage bovin lorsqu’une simple botte de foin d’une vingtaine de kilogrammes revient à mille (1 000) dinars. Cela constitue la cause principale de l’abandon de presque tous les jeunes de l’ANSEJ ayant investi dans ce créneau», termine Si Méziane, fonctionnaire de l’éducation mais qui continue à élever les bêtes que lui a laissées son défunt père.

Essaid Mouas

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