'' Assa, Azeka, el idmadj yella yella'',; c'est en scandant ce mot d'ordre que les enseignants contractuels sont entrés, hier en début d'après-midi, au chef-lieu de la wilaya de Boumerdès.
En ce huitième jour de leur périple entamé à Béjaïa, avec la capitale du pays comme destination, ils avaient tenu, comme lors de leur précédente halte à Bouira, à organiser un sit-in devant la direction départementale de l’éducation. Et c’est en face de celle-ci que leur principale revendication a été réitérée: » l’intégration, rien que l’intégration ». Pour cette masse d’éducateurs des deux sexes, fermement déterminée à faire prévaloir son droit à un statut de professeur, il s’agit d’une » marche de dignité’, et » non d’un marathon d’une action sportive ». Venus d’autres wilayas, comme celles Jijel, Blida ou Tizi-Ouzou, après s’être rassemblés en compagnie de leurs collègues dans la capitale des Hamadites, ces dizaines de manifestants proclameront encore qu’ils ne lâcheront aucunement prise. Le contenu de l’une de leurs banderoles est, d’ailleurs, expressif : »affranchissons l’école des entraves bureaucratiques ». In fine, ce slogan résume, à lui seul, selon eux, » le comportement arbitraire des responsables de l’éducation à tous les niveaux qui recourent à l’examen de recrutement d’enseignants, sans garantie de transparence ni prise en compte de leur expérience professionnelle». Pour ces deux jeunes professeurs de français, originaires de Béjaïa, »notre marche est historique, car les citoyens conscients sont à nos côtés pour préserver notre dignité ». Une marche inoubliable à marquer d’une pierre blanche, en dépit des multiples souffrances endurées, à l’exemple de celles de la nuitée d’il y a trois jours, à cause d’une mauvaise prise en charge au lycée de Kadiria, localité du Nord-ouest de Bouira. Encadrés par les services locaux de sécurité ces marcheurs au nombre de 600 environ, avaient marqué une pause au jardin En Nasr du centre-ville de Boumerdès, hier en milieu d’après-midi. «Ils devaient rejoindre, peu après, leur prochaine escale de Boudouaou, où ils passeront leur nuit, dans un autre établissement secondaire», nous fera savoir un membre du bureau national du CNAPESTE, M. Si Youcef Moula en l’occurrence, en tenant à préciser que leur syndicat a tangiblement soutenu cette marche de dignité des enseignants contractuels. L’itinéraire de celle-ci se poursuivra, rappelons-le, jusqu’à Alger, où ces protestataires comptent trouver, et pour cause, auprès des hautes instances de l’éducation, une oreille attentive à leur principale revendication susmentionnée.
Salim Haddou