Des Picasso, Miro, Monet, Magritte, Dali, Schiele, Chagall complètent un ensemble impressionniste, expressionniste et moderne digne des principaux musées mondiaux.L’estimation haute des 70 oeuvres présentées approche les 100 millions d’euros, une valeur qui témoigne de l’effervescence actuelle du marché de l’art. »Deux femmes », également titré « La chevelure fleurie », « est le plus important Gauguin mis en vente depuis 15 ans en Europe », a affirmé mercredi Philips Hook, directeur de département chez Sotheby’s.Le tableau est estimé entre 16,3 et 20,8 millions d’euros, un sommet qu’il pourrait dépasser selon certains spécialistes. « Deux femmes » a été peint en 1902, un an avant la mort du maître français (1848-1903). Les jeunes Tahitiennes s’y font face devant un mur violet, nues jusqu’à la taille, le reste de leurs corps pris dans des drapés. A gauche du mur, une fenêtre donne un aperçu insolite sur un chien ocre et une bande de sable rose, tandis qu’un cavalier figure dans le lointain devant des arbres.L’oeuvre est d’autant plus attendue que les Gauguin de l’époque tahitienne, la plus recherchée, sont aussi les plus rares sur le marché.Toute aussi hors du commun est la collection de douze tableaux d’Edvard Munch (1863-1944). Jamais autant d’oeuvres du peintre norvégien n’ont été présentées ensemble.Ces toiles ont en outre la particularité d’avoir été sauvées de la destruction. Elles ont été achetées par un riche Norvégien au régime nazi, qui avait classé Munch parmi les producteurs de « l’art dégénéré ».Parmi elles figurent une « Journée d’été » qui pourrait dépasser 5,2 millions d’euros, ainsi que deux autoportraits, dont l’un montre le pionnier de l’expressionnisme se relevant à peine de la grippe espagnole, qui avait tué Schiele.Egon Schiele (1890-1918) est justement à l’honneur d’une série consacrée à des artistes allemands et autrichiens (Otto Dix, Kandinsky, Emil Nolde). Les dessins érotiques offerts sont des oeuvres de jeunesse. L’un d’eux est évalué à 1,5 million d’euros.Le vente de mardi compte également une riche collection surréaliste, comprenant des Man Ray, Magritte, Delvaux, Picabia, Dali ou Max Ernst.L’objet le plus important de cette série est « L’Oiseau au plumage déployé vole vers l’arbre argenté », une oeuvre du Catalan Joan Miro (1893-1983) qui pourrait dépasser 9,6 millions d’euros.La liste mise aux enchères par Sotheby’s compte encore « Le pont de Waterloo », un Monet (1840-1926) peint à Londres et évalué entre 3,7 et 5,2 millions d’euros, ainsi que « l’Homme à la pipe », un Picasso (1881-1973) de 1968, qui représente un mousquetaire. Le tableau, qui serait un autoportrait déguisé, est estimé de 4,1 à 5,6 millions d’euros.