Depuis le début du troisième trimestre, une «chasse» aux bons enseignants a été lancée à Larbâa Nath Irathen. En effet, plusieurs élèves et parents d’élèves, afin de se préparer ou de préparer leurs enfants pour les examens qui s’approchent, n’hésitent pas à harceler certains enseignants. D’ailleurs, quand un enseignant refuse de prendre ces élèves en charge et de faire ces cours, les parents vont même jusqu’à les supplier, tout en leur justifiant, «que leurs enfants refusent de travailler seuls». Donc, ces cours privés restent un moyen, voire une solution miracle, pour certains parents qui sont prêts à tout, rien que pour voir leurs enfants travailler. «Comme ça, au moins, ils n’auront pas de remords de consciences. Ils (les parents) auront tout fait pour que leur enfant réussisse», dit-on. Par ailleurs, les quelques enseignants qui acceptent de prendre en charge ces élèves affichent déjà complet, surtout que les examens de cette année se feront avant les mois de Ramadhan. D’autres, qui ne trouvent pas d’enseignant ou qui n’ont pas de quoi payer ce derniers, envoient leurs enfants à la bibliothèque communale- ouverte spécialement pour cet effet- pour travailler en groupe. De plus, certains étudiants acceptent d’aider et d’orienter les bacheliers. Un groupe de lycéennes, croisé au niveau du chef-lieu, nous dira: «on se donne rendez-vous chez l’une d’entre nous pour travailler, s’entre-aider et déstresser un peu, ou on vient ici (à la bibliothèque) afin de demander aux étudiants de nous aider. Nous avons voulu faire des cours de math, juste après la reprise (début du troisième trimestre), mais voilà là où en va, s’affiche complet. C’est tout les élèves qui font des cours de soutien. Cette semaine, on est allées voir une enseignante de maths qui a bien accepté de nous aider sans hésiter un seul instant, même si elle ne nous connait pas et qu’elle avait du travail à faire». Un quadragénaire qui les écoutait leur emboita le pas : «moi, j’ai une fille qui va passer son BEM, cette année, et comme je veux qu’elle l’obtienne avec une bonne moyenne, je lui ai payé des cours chez un ami enseignant. En constatant le fruit de ces sacrifices – ma fille obtenu, durant le 1er et le 2ème trimestre, de bons résultats -, j’ai même demandé cette fois, à un étudiant de lui faire des cours de science naturelle, puisqu’elle a des difficultés dans cette matière. Il faut dire que depuis quelques temps, ces cours sont plus que indispensables, non pas parce que les enseignants ne font pas leur travail en classe, mais plutôt, parce que de nos jours, nos enfants ne travaillent qu’en équipe et refusent de travailler seuls. Du coup, comme ça, ces derniers sont obligés réviser leurs leçons, chose qu’ils ne font jamais à la maison. Voila, je crois, la raison pour laquelle tout le monde se rabat sur ces cours». En fin, pour une raison ou pour une autre, ces cours privés ont tendance à se généraliser et à attirer un grand nombre d’élèves.
Y. Z.