Si un jour vous empruntez le chemin qui mène au village de Tabouaânant, situé à 14 kms d’Ighil Ali, il faudrait s’attendre aux cahotes et aux violentes secousses, car ce chemin long de 4 kms n’est, au jour d’aujourd’hui, pas bitumé ! Le fait est certes anecdotique, du moment que cette route, ou à vrai dire piste, est la seule qui n’est pas bitumée à l’échelle de la commune, si ce n’est de la daïra d’Ighil Ali. Cette situation a laissé interloqués les habitants de ce village, qui se trouvent en proie à un isolement qui ne dit pas son nom. «Ce chemin n’a jamais été bitumé et ce, depuis l’époque coloniale, durant laquelle il a été aménagé comme piste carrossable ! Notre village est le seul qui ne possède pas une route goudronnée au sens propre du terme. Cela va durer jusqu’à quand ?», tempête un habitant de ce village. Ce problème est vit comme une grande injustice par les quelques 300 habitants de ce village, lesquels ont connu les affres du terrorisme et de l’exode rural, même s’il connaît, actuellement, une certaine stabilité due au retour de la sécurité dans ces contrées enclavées. Franchement, ce patelin mérite au moins une petite attention de la part des pouvoirs publics, car il périclite et manque vraiment en tout. Malgré les multiples réclamations concernant, entre autres, ce chemin qui est toujours à l’état initial, les villageois n’ont rien vu venir afin que ce calvaire cesse un jour, avec la réhabilitation de ce tronçon de 4 kms seulement. Faut-il se mettre à la place de ces habitants qui empruntent quotidiennement ce chemin « exécrable » à la tombée de la pluie, où il devient boueux et dangereusement glissant. Les habitants véhiculés trouvent toutes les peines du monde afin d’extraire les roues de leurs voitures de la fange qui se forme sur ce chemin quand la pluie tombe, et qu’elle le transforme en véritable bourbier marécageux, où les torrents dévalent des hauts des falaises. Même le transport public de voyageurs en pâti de cette piste chaotique, il en veut pour preuve, dans ce village il n’y a qu’un seul fourgon, vétuste de surcroît, qui transporte les voyageurs, et ce, le matin et le soir seulement, tellement la piste est complètement délabrée!
Syphax Y.