Les candidats aux examens sous pression

Partager

À quelques semaines de la fin de ce troisième trimestre réduit à un bimestre, les candidats au BEM et au BAC courent dans tous les sens à la recherche de cours payants.

En effet, la plupart des enseignants qui donnent ces cours affichent complets.  » J’ai tenté de trouver des places à mes deux enfants qui passeront le BAC, mais en vain. Comme nous habitons à la campagne, toutes les places étaient prises », nous confiera un parent d’élève prêt à ouvrir son porte-monnaie en dépit de l’austérité. Et de nous expliquer:  » nous ne savons plus quoi faire. Je ne peux pas quand même leur refuser de s’inscrire à ces cours particuliers. Cela ne veut pas dire qu’ils sont faibles, mais ils doivent encore assimiler davantage. En classe, les cours sont expédiés à la va-vite d’autant plus que les examens de fin d’année sont avancés de plus d’une quinzaine de jours par rapport aux années précédentes », enchaînera le même parent. Du côté des élèves, c’est l’affolement.  » Notre établissement a été secoué par des grèves répétitives. Et puis, ici à M’Kira, il n’y pas d’enseignants qui donnent des cours particuliers. On doit aller jusqu’à Tizi-Gheniff moyennant d’autres frais supplémentaires pour les déplacements. Et puis, il faut trouver une place. Nombreux sont ceux qui ont arrêté de dispenser des cours depuis qu’ils étaient avertis par la ministre de l’Education », dira un élève de terminale de Taka, scolarisé au nouveau lycée de M’Kira. Et d’ajouter:  » mais, il faut quand même se débrouiller. Pour le moment, nous travaillons en groupes et puis avec les autres outils didactiques mis à notre disposition, tels les CD et les annales des examens précédents, on arrive quand même à faire nos révisions de fin d’année dans un garage ouvert par notre comité de village « . Pour cet autre candidat, le nombre de jours ratés a eu beaucoup de conséquences sur leur scolarité.  » Tout d’abord, il y a eu ce mouvement lorsqu’on demandait la non-suppression du BAC sportif, puis notre déplacement vers le nouveau lycée. La grève des élèves a été suivie par celle des professeurs qui exigeaient les conditions de travail minimales dans cet établissement manquant de tout dès son inauguration en janvier dernier. Donc, je peux vous dire que notre scolarité a été perturbée même si les responsables avaient essayé de mettre en place un programme de rattrapage », ajoutera ce deuxième candidat qui attendait un fourgon pour se rendre jusqu’à Draâ El-Mizan où lui et ses trois camarades avaient trouvé une place chez un professeur de mathématiques alors qu’ils suivent des cours de physique et de sciences naturelles à Tizi-Gheniff. S’il est dit que certains élèves des zones rurales peuvent se permettent ce luxe, il n’est pas dit que ceux qui sont moins aisés ont cette opportunité. Peut être, dans cette réforme de l’école mise en branle par le département de la ministre de l’Education nationale, ces  » pauvres » auraient la même chance que les autres d’autant plus que la qualité de l’enseignement laisse à désirer ces derniers temps. Par ailleurs, il est à souligner que certains parents n’ont cure de ces dépenses parce que l’avenir de leur progéniture, la prunelle de leurs yeux, compte beaucoup plus que l’argent qu’ils auront à débourser.  » Vous savez, je ne suis pas riche. Je suis juste un fonctionnaire, mais je consens tant de sacrifices uniquement pour voir mes enfants décrocher leurs diplômes (BEM et BAC) avec des moyennes élevées. Certes, à l’école, leurs professeurs font de leur mieux pour leur faire passer le message, cependant, ces enseignants sont sous la pression comme leurs élèves parce qu’on exige d’eux de survoler le programme d’autant plus que l’année scolaire est réduite à son temps le plus simple avec, bien sûr, un trimestre réduit à un bimestre. Ils n’auront même pas le temps pour les révisions en classe, c’est pourquoi il faut recourir à ces cours de soutien payants en dehors des établissements », estimera de son côté le même fonctionnaire. Cela étant, en dépit du pour des uns et du contre des autres, ces cours ont montré quand même leur importance dans cette région où les taux de réussite de ces dernières années dans ces deux examens sont très bons.

Amar Ouramdane

Partager