Au cours de la journée d’information consacrée au système dit SIGAD (système d’informatique et de gestion à distance) et à sa mise en place dans le processus de développement économique, le directeur régional des douanes a annoncé hier à partir de la maison de la culture, où se tenait cette rencontre avec les investisseurs et les commerçants de la wilaya de Bouira, la configuration de cette dernière dans ce système et sa mise en service officielle dans les prochains jours. De quoi s’agit-il, en fait ? D’après les deux interventions du directeur régional et du sous-directeur, il s’agit de rapprocher dans une proportion jamais envisagée jusqu’ici les bureaux des douanes et des opérateurs économiques en ce qui concerne les opérations effectuées par ceux-ci, soit qu’ils importent les matières premières ou qu’ils exportent les produits finis. Les facilitations contenues dans ce système sont nombreuses. Par exemple, un importateur qui amène de l’étranger de la matière pour la fabrication de ses produits ne paye qu’une fois la franchise de port de cette matière s’il passe la commande pour la deuxième fois pour l’achat de cette matière. L’autre facilité pour le même opérateur qui aura obtenu l’agrément, c’est-à-dire qui aura opté pour le système SICAD, est de faire la déclaration des marchandises importées ou exportées à partir de son propre bureau sans avoir à se déplacer vers les services de la douane. Là ne s’arrêtent pas les mesures de facilitations considérées par les deux intervenants comme autant d’avantage. Par exemple, l’opérateur peut obtenir qu’on sursoie au payement des droits pour les produits importés et stockés en vue d’une meilleure opportunité pour leur écoulement sur le marché. À propos du stockage, les formules proposées par les services de douanes sont nombreuses d’après les deux responsables. L’opérateur a le droit de faire appel à un parent établi à l’étranger pour le stockage de son ou de ses produits. Il peut, s’il a les moyens financiers, louer ou acheter un entrepôt. À l’échelle nationale, il peut, s’il le souhaite, choisir l’entrepôt de douane pour l’entreposage de ses produits. Dans le cas où il a plusieurs containers et si la conjoncture l’oblige à ne pas toucher à la marchandise où à n’y toucher que partiellement, les services de douanes pourront lui accorder jusqu’à un an renouvelable pour son dédouanement et même un dédouanement proportionnel à la quantité retirée. Enfin, l’opérateur économique peut ouvrir son propre entrepôt et éviter le contrôle physique au port en invitant les services de douanes à le faire au niveau de son unité. Ainsi échappe-t-il aux contraintes de pesage et de scanner au niveau du port. En substance, le directeur régional considérera que ce système générateur de plus value (le chiffre et créateur d’emploi (ex : 944 demandes, 38 emplois créés et 117 millions de dinars de recettes) que la volonté des services de douane se limitent à la facilitation des opérations effectuées par les promoteurs et à leur accompagnement pour favoriser la dynamique de développement. Elle ne sait en aucun cas se substituer à celles des concernés, eux mêmes. Le wali qui s’est longuement intervenu pour inviter les investisseurs et les commerçants présents en force dans la salle à saisir les opportunités offertes par ce système de connexion qui les met en rapport direct avec les douanes, a qualifié dispositif imaginé par l’Etat pour lutter efficacement contre toutes les formes de bureaucratie. Il a, par ailleurs, mis en exergue le potentiel industriel dont dispose la wilaya, tant au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled qui s’étend sur 425 ha qu’au niveau du pôle industriel de Dirah en train de voir le jour et dont la superficie est estimée à 750 ha. Les débats qui ont suivi ces interventions ont permis d’éclairer ce que les interventions des deux responsables des douanes avaient de trop techniques.
Aziz Bey