La situation demeure sérieusement préoccupante au niveau de l'APC de Tazmalt, où le premier magistrat de la commune, M. Smaïl Mira, d'une part, et les 11 élus de l'opposition d'autre part, s'accusent frontalement d'être à l'origine du blocage dans lequel est confinée, depuis déjà plus de 6 mois, l'APC de Tazmalt.
La tension est montée d’un cran entre les deux parties, et rien ne présage, pour le moment, une quelconque sortie de crise. Dans la matinée de jeudi dernier, les 11 élus frondeurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure en organisant un meeting populaire devant le siège de l’APC de Tazmalt, afin, selon leurs dires, de porter à la connaissance de l’opinion publique les causes de la situation de blocage dans laquelle se trouve leur APC et qui émane, selon toujours les mêmes élus, du P/APC Mira. Prenant à tour de rôle la parole, les opposants, dont on cite quelques-uns: Ouaïssa, Benhamouche, Amghar, Khelifati et Assam, ont fustigé devant une assistance mitigée, la gestion des affaires de la commune par M. Mira, en l’accusant d’être derrière le blocage et l’immobilisme qui touche la municipalité. « Nous ne demandons que l’application de la loi », tonne au mégaphone Benhamouche Abdelmalek pour dénoncer « les entorses faites au code communal » dont s’est rendu coupable, à ses yeux, le maire de Tazmalt. Les opposants ont, dans un excès de colère, menacé même de fermer le siège de l’APC si le blocage perdure encore. Les 11 élus, un groupe constitué de 6 élus, ex-colistiers de la liste indépendante « correction de la trajectoire » de Mira Smaïl, de 3 élus du FFS et de 2 élus du parti « Ahd 54 », ont distribué aux présents une lettre qui a été adressée à M. le wali, dont une copie nous a été remise et dans laquelle le groupe des opposants ont fait savoir clairement aux autorités de wilaya leur position vis-à-vis de la situation qui prévaut à l’APC en exprimant leur « incompréhension de (…) voir l’administration (la wilaya, ndlr) prendre en charge le problème de la commune de Tazmalt », en faisant allusion à l’adoption par la wilaya d’un certain nombre de points restés pendants à cause de la non-tenue dans les conditions requises des assemblées générales précédentes au niveau de l’APC. Le vice-président, Mohamed Meziane, nous a affirmé jeudi, à ce sujet: « Toutes les délibérations restées en suspens, comme le budget primitif de la commune, ont été approuvées par la wilaya suite à la réunion du conseil consultatif communal avec le maire et les vice-présidents ». C’est ce que dénoncent, d’ailleurs, l’opposition dans la lettre adressée à M. le wali en ces termes: « (…) Une assemblée moribonde et quasi-inexistante que le maire tente pathétiquement de suppléer par une poignée de carriéristes mue par des considérations diverses pompeusement appelées «conseil consultatif» dont le rôle se réduit à porter haut les humeurs et la parole du maître », écrivent les protestataires, et ce, non sans décocher une flèche en direction du chef de la daïra de Tazmalt en s’interrogeant dans le même contexte : comment est-ce possible qu' »un chef de daïra (fasse) appel au conseil consultatif, évoqué plus haut, pour les propositions du PCD 2016, enfreignant ainsi l’article 107 du code communal? ». Et de poursuivre dans la même missive en se posant la question: « que reste-t-il de la liste du maire? Avec les 18 démis et démissionnaires, il ne substitue que les débris et les ruines de la lointaine idée de ‘correction de la trajectoire’ qui a volé en éclat (…) », constatent les 11 élus frondeurs. Les rédacteurs de la lettre adressée au wali ont fait un constat sans appel sur la situation de marasme qui touche de plein fouet la commune de Tazmalt, avec cette « stagnation sans précédent des affaires communales, compromettant ainsi le peu de chances de développement ». Ils notent aussi « le marasme populaire généralisé », lequel, selon eux, est la « conséquence de la non-prise en charge des problèmes des habitants du village socialiste (…) et les attributaires des 713 lots à Tiouririne II, qui ne savent plus à quel saint se vouer tant les promesses d’un règlement imminent en haut lieu sont miroitées depuis sa création controversée en 2002 par le maire himself ». Voilà grosso modo, les grandes lignes de cette lettre ouverte adressée par les 11 élus frondeurs à Monsieur le wali de Béjaïa.
Le maire rétorque«C’est une poignée de perturbateurs»
Dans le souci de neutralité et pour faire entendre l’autre son de cloche, nous avons pris attache par téléphone avec le P/APC, Smaïl Mira, qui était absent, ce jeudi, au siège de l’APC. N’y allant pas avec le dos de la cuillère M. Mira martèlera d’emblée: » C’est une poignée de perturbateurs (les 11 élus opposants, ndlr). Ils ne cherchent que leurs intérêts personnels, ils sont derrière la mauvaise gestion de l’APC. D’ailleurs, il y a un élu qui est esté en justice pour diverses affaires. J’ai touché à leurs intérêts…mais je dirais tout cela dans un prochain meeting populaire que je compte organiser la semaine prochaine, soyez tous au rendez-vous! », tonne M. Mira au téléphone. Ainsi, les choses semblent prendre une tournure assez critique avec ce torchon qui brûle entre le maire et les 11 élus de l’opposition, qui ne comptent pas baisser les bras. Que va-t-il se passer alors dans les prochains jours? S’interrogent les citoyens de la commune de Tazmalt qui retiennent leur souffle !
Syphax Y.