Chaque jour, un nouveau revendeur de poulets s’installe le long de la RN68 entre Draâ El-Mizan et Tizi-Gheniff. En effet, le prix est en baisse. De deux cents dinars le kilo au début du mois de mars, il est passé ces derniers jours à cent cinquante dinars au niveau du marché de la ville. Mais, sans doute, ce sont les revendeurs équipés de machines à plumer qui sont les mieux sollicités. » Quand le poulet est vendu vif, il faudra le déplumer et le laver. Cela prend beaucoup de temps. Chez ces revendeurs, c’est vite fait. Et puis, c’est gratuit », remarquera cet usager de la RN68. Au bout du compte, ces revendeurs écoulent leur « marchandise » toujours avant midi. » Nous avons des clients qui viennent de partout. Ils ne sont pas seulement attirés par le prix, mais par cette prestation qu’on leur offre gracieusement », nous répondra l’un de ces revendeurs. Sollicité pour nous expliquer cette baisse, il nous confiera que c’est dû surtout à la surproduction. » De nombreux éleveurs ont investi dans ce créneau. Et puis, les conditions météorologiques ont été favorables. Ils ont eu moins de charges et moins de pertes parce que l’hiver n’a pas été rude « , nous dira-t-il simplement. Cependant, notre interlocuteur notera que le prix risque encore de s’envoler d’autant plus que nous sommes à moins de deux mois du mois de Ramadhan. » Cela ne va pas durer longtemps. À entendre certains éleveurs, c’est déjà la spéculation », lâchera-t-il devant notre insistance. Au sujet des risques, il nous rassurera que cette volaille est bien contrôlée.Si cette viande blanche, souvent dite des pauvres, est consommée à satiété il n’en est pas de même pour la viande rouge qui ne baisse pas d’un centime. Au contraire, elle flambe d’année en année. Par ailleurs, ce que les consommateurs n’arrivent pas à comprendre est le prix de la sardine qui fait son ascension. » Je crois qu’elle a baissé comme le poulet », ironisera un client devant un sardinier. Celui-ci lui rétorquera qu’il ne faudrait pas se faire d’illusion à ce sujet. Aujourd’hui, elle est cédée entre six cents et sept cents dinars le kilo. D’ailleurs, les quelques sardiniers de la ville ne posent sur leurs étals qu’une à deux cagettes. » Une cagette de quelques kilos nous revient à plus de quatorze mille dinars. Même avec ce prix, nous ne gagnons que quelques dinars. Vraiment, on ne sait pas où va cette situation », se demandera le même sardinier qui nous confiera que le nombre d’acheteurs se compte sur les doigts d’une seule main. » Si ça continue comme ça, nous n’aurons qu’à ranger nos balances », conclura le même interlocuteur.
Amar Ouramdane
