« De l’eau SVP ! »

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Des dizaines d’habitants des villages Aïn Skhoun et Ighil Oujilvane, relevant de la commune de Béjaïa, à quelques encablures du campus universitaire de Targa Ouzemour, ont procédé dans la matinée d’hier, à la fermeture du boulevard de la Liberté devant la grille d’entrée du siège de la wilaya, pour réclamer haut et fort l’alimentation de leurs villages en eau potable et en électricité. La fermeture est des plus symboliques, puisque les protestataires n’ont déposé sur la chaussée que des bouteilles d’eau minérales vides. Mais comme l’artère est habituellement très fréquentée et qu’elle était, hier, bloquée dans les deux sens de la circulation, les policiers ont eu tout le mal du monde à canaliser le flux des véhicules aux carrefours de Daouadji et de Rabéa. Les manifestants qui réclament, donc, de l’eau potable et de l’électricité pour leurs foyers soulignent que s’ils sont arrivés à cette action extrême, c’est que cela fait plus de vingt ans qu’ils attendent qu’on branche leurs habitations aux réseaux d’AEP et d’électricité et qu’ils ont épuisé toutes les voies de recours. Ils martèlent que le P/APC de la commune de Béjaïa et le chef de daïra leur ont fait des promesses quant à la satisfaction de leurs revendications, mais en vain. Tout ce que l’APC leur a fait jusqu’à maintenant, c’est de les alimenter en camions citernes une fois tous les quinze ou vingt jours. Et chaque famille, expliquent les protestataires, «n’a droit qu’à un laps de temps de puisage qui ne dépasse pas sept minutes et parfois moins, même si tous les jerricans ne sont pas encore remplis». Ensuite, continuent-ils, «il faut encore transporter les jerricans à la maison qui n’est pas toute proche, puisque le camion ne s’arrête pas devant chaque maison. Et là certains utilisent des brouettes de chantiers en usant de la force de leurs biceps. Mais que font les femmes qui ne peuvent pas sortir pour faire la chaine avec leur bidons ou dont les enfants sont à l’école et les maris au travail». D’autres manifestants soulèvent aussi le problème de la route qui est des plus impraticables. En effet, la route de Aïn Skhoun, au-delà de l’université est jonchée de profondes crevasses qui arrachent les cardans des voitures, sans compter les nuages de poussières que soulèvent les véhicules et qui s’infiltrent dans les appartements et qui se déposent sur tous les meubles de la maison. Par leur action, jugée extrême, les manifestants font savoir aux autorités qu’ils ne peuvent plus supporter cette situation et revendique, avec force, l’amélioration de leur cadre de vie.

B. Mouhoub

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