Le bureau de wilaya de Béjaïa de la fédération nationale des agences immobilières a tenu, samedi dernier au siège de l’INSFP d’Ihaddadène, l’assemblée générale de la FNAI. À cette rencontre, près de vingt-cinq wilayas ont envoyé leurs délégués. Cette rencontre était régulière et avait été programmée depuis longtemps, puisqu’elle correspond avec la fin de mandat de l’ancien bureau, et la nécessité d’en élire un nouveau. Après l’approbation des bilans moral et financier, les délégués ont procédé à l’élection d’un nouveau bureau, avec à sa tête Aissat Yekhlef, qui était auparavant membre du bureau national et responsable de la commission des finances et du contrôle de la fédération. Dans son allocution d’ouverture, M. Aissat a rappelé l’importance du métier d’agent immobilier. «Depuis la création de la FNAI, beaucoup a été fait, et la fonction est de plus en plus réglementée», dira-t-il, tout en se félicitant au passage de «la contribution de la fédération dans la mise en ordre de la corporation». Il a, ensuite, prononcé des mots durs contre ce qu’il qualifie de «concurrence déloyale» et de «parasites». Pour lui, les bureaux d’affaires, les agences de location et les courtiers informels s’immiscent dans un métier qui n’est pas le leur. Ils exerceraient le métier sans qualifications particulières ni déontologie. M. Aissat a aussi fait allusion aux agences immobilières qui exercent hors du cadre de la FNAI, et souhaiterait les voir intégrer la fédération. Il rappellera que la fédération est une association à but non lucratif, et elle est apolitique. C’est une association professionnelle, dont le but est d’améliorer la qualité des prestations et de hisser le niveau professionnel de ses adhérents. D’ailleurs, les délégués ont insisté sur la nécessité de développer la formation des agents pour améliorer la qualité de leurs prestations. Parallèlement à l’assemblée générale élective, une série de communications a été présentée aux délégués, faisant de cette rencontre également une journée d’information à destination des agents immobiliers. Dans cette optique, la FNAI déclare vouloir faire en sorte que toutes les transactions immobilières passent désormais obligatoirement par les Agences, les hissant ainsi pratiquement au même niveau que les études notariales. Une ambition, n’en doutons pas, qui va faire réagir les autres acteurs du secteur, et qui aura du mal à faire adhérer les particuliers qui souhaitent se passer des services de ces agences, dans le but entre autres d’économiser les frais d’agences. Une communication a d’ailleurs été présentée sur comment orienter systématiquement les transactions «de Particulier à Particulier» vers les agences. Il a également été question de la déontologie de la profession, et de la mise en ordre dans l’anarchie des annonces publicitaires. Instaurer une culture du respect du code de déontologie chez l’agent immobilier semble être une des préoccupations de la Fédération, qui vise également à valoriser la profession. D’autres communications ont également été présentées lors de cette journée, dont la présentation par une entreprise de Tizi-Ouzou d’un logiciel de gestion des transactions immobilières à destination des agences activant dans le secteur. Les délégués à cette assemblée générale de la FNAI ont aussi insisté sur la nécessité d’améliorer les outils de communication de la fédération. C’est pourquoi il a été annoncé que les responsables de cette association allaient proposer des émissions radiophoniques sur des thèmes liés à l’immobilier. L’image des agences immobilières va enfin pouvoir s’améliorer avec un plan de communication qui devra être conséquent. Car auprès du public, leur réputation a eu parfois à souffrir des dérives constatées çà et là par un certain nombre d’agents, formels ou informels. Aux yeux du public, certains agents immobiliers s’enrichissent sur le dos des propriétaires et des clients, sans offrir une contrepartie réelle. Les conditions d’exercice de cette profession devront tôt ou tard se plier à la déontologie et se parer de garanties morales irréprochables. Car en réalité cette profession n’est pas destinée aux agents eux-mêmes, mais au public qui a plus que jamais besoin de professionnels qui l’aident et l’assistent dans les démarches administratives et commerciales dans leur quête d’un toit décent. Le fait que la FNAI a pu résister aux assauts des prédateurs de toutes sortes montre en fait qu’il y a quelque chose de sérieux dans sa démarche, et que la volonté de se structurer, de s’organiser et de se hisser aux standards internationaux existe vraiment.
N. Si Yani