Benghebrit dénonce la politisation du mouvement des contractuels

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La ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Bneghebrit, a dénoncé l’exploitation politique du mouvement de protestation entamé par les enseignants contractuels et vacataires depuis le 27 mars dernier, qui a, selon elle, pollué l’atmosphère. «Je regrette la surpolitisation du mouvement et son instrumentalisation», a déclaré la ministre de tutelle dans un entretien accordé au site d’information TSA. Mme. Benghebrit a fait savoir, dans ce sens, que son département a fait un effort en prenant en compte l’expérience professionnelle. «Leur contrat stipule clairement qu’ils n’ouvrent pas droit à un recrutement automatique», a-t-elle rappelé. Ajouter à cela, la ministre a évoqué l’ouverture de bureaux durant deux jours au niveau des directions de l’éducation pour permettre aux retardataires de déposer leurs dossiers. «C’est une mesure d’exception indicatrice de la bonne volonté de l’État à accompagner les contractuels». Elle a, dans ce sens, indiqué que l’une des propositions faites et qui a eu l’aval du Premier ministre et de la Fonction publique, était d’intégrer l’expérience professionnelle lors du concours. Elle estime, à cet effet, que son département avait affirmé aux contractuels qu’ils seront prioritaires pour un nouveau contrat à la rentrée scolaire au cas où ils n’obtiendraient pas le concours. «On ne peut pas donner plus», a-t-elle lancé. Pour ce qui est du recours des pouvoirs publics à la force à l’encontre des enseignants contractuels, la ministre a tenu à préciser que l’État a fait preuve d’une grande sagesse dans le traitement de ce problème. Elle a rappelé que son département n’a pas cessé de discuter et de négocier avec les enseignants contractuels qui se sont rassemblés à Boudouaou, depuis une vingtaine de jours. «À l’issue des premières rencontres, nous avons pris en compte leurs préoccupations en initiant des mesures, notamment les retards dans les salaires et, dans certaines wilayas, le rétablissement des primes auxquelles ils avaient droit», a indiqué la première responsable du secteur, qui a ajouté «je sentais bien qu’il y avait une rupture de confiance par rapport à un processus de recrutement. Nous leur avons donné des garanties». Évoquant le concours de recrutement tant remis en cause par les enseignants contractuels, la ministre a reconnu qu’il y a eu certainement un manque de transparence par le passé dans certains cas de figure. De ce fait, la ministre a fait savoir que des dispositions ont été prises, cette année, en procédant à l’instauration d’un concours écrit dont la gestion est désormais confiée à l’Office national des examens et des concours (Onec), qui a une expérience dans ce domaine. Elle a proposé également un processus similaire à celui du baccalauréat. «Nous leur avons fait la démonstration de notre volonté de transparence et de facilitation et avons décidé que la correction des copies se déroule dans d’autres wilayas», a affirmé Benghebrit. «Après avoir discuté avec les contractuels, nous nous sommes engagés à fournir toutes les conditions nécessaires au bon déroulement du concours», ajoute la même source. À une question sur l’exception faite dans le passé en recrutant des contractuels sans passer par le concours, la ministre a répondu que «c’était par le passé et dans des contextes très particuliers. Ce n’est plus le cas à présent !». Selon elle, le problème se pose dans l’absence de système normé de recrutement des contractuels. «En dehors du critère de la discipline enseignée, aucun mode d’emploi pour recruter un contractuel n’est clairement défini», a expliqué la ministre. Elle estime que pour des raisons d’équité et d’égalité des chances entre les citoyens, la tutelle ne peut pas passer outre la loi relative au recrutement dans la fonction publique. «En attendant que les écoles normales supérieures puissent répondre à tous nos besoins en enseignants, des critères seront clairement définis dans le mode opératoire de recrutement des contractuels», a-t-elle encore affirmé.

L.O.CH

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