Larbâa Nath Irathen rend hommage à Chalah Mouloud

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L’association culturelle Taourirt Mokrane, du village du même nom relevant de la commune de Larbâa Nath Irathen, a célébré la journée du 20 avril, en organisant différentes activités culturelles. Les villageois, petits et grands, ont pu assister à la fameuse pièce théâtrale «Tachbaylit», de l’éternel Mohand Ou Yahia, ainsi de plusieurs projections vidéo. En effet, tout au long de 2 jours, le 19 et le 20 avril, ces activités, entre autres, étaient au menu. Les organisateurs ont tenu à cette occasion, à rendre un vibrant hommage à une grande figure de la cause berbère, Chalah Mouloud, qui malheureusement est peu connu de tous. Ce fut également l’occasion de rendre hommage aux deux martyrs du village Taourirt Mokrane, à savoir Mokrab Azedine et Hammache Arezki, tombés lors des évènements du printemps noir. Le président de l’association, Mokrab Lyès, nous dira : «Nous n’oublions pas ni les nôtres ni notre culture. Par ces journées de célébration, nous avons voulu rendre un hommage à tous ceux qui sont tombés pour que notre identité et notre culture. Et par la même occasion, nous voulons faire sortir de l’anonymat un grand homme, Chalah Mouloud, qui reste inconnu du public. Et je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin, pour que cet évènement soit une réussite». Chalah Mouloud, ami proche de Mohya, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui ont tant donné pour leur pays eu qui aujourd’hui encore restent méconnus. Chalah Moloud, dont on ne peut résumer le parcours en quelques lignes, est né le 21 décembre 1949, au village de Taourirt Moktane, relevant de la localité de Larbâa Nath Irathen, ex-Fort national. En 1954, date phare de l’Algérie et des algériens, Chalah Mouloud entame ses études primaires à Michelet (actuel Aïn El Hammam). Il obtient avec succès son certificat, puis il s’inscrit au lycée technique militaire Cap Matifou, à Alger. Après l’indépendance, soit en 1965, Mouloud Chalah part s’installer en France pour travailler. Il sera syndicaliste et chef d’équipe des chaînes Chausson de Gennevilliers, dès 1973. Il travaillera également comme journaliste au journal Sans frontières. En 1980, il devient fondateur et président de «Radio Beur». Il fut sa vie durant un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe et nationale. Il s’éteint un certain 03 Août 1992, laissant un grand vide pour ses proches et ses amis, mais aussi pour sa région et son pays. Sa région qui, à l’occasion du 20 avril donc, lui a rendu un hommage. Une fresque à son effigie a d’ailleurs été installée et inaugurée au niveau de son village natal. Toujours dans le cadre de la célébration du 20 avril, un concours de dictée en langue amazighe, une exhibition du judo, une conférence sur le parcours de Chalah Mouloud, ainsi qu’une projection vidéo sur sa vie ont été proposés au public durant la journée du 19 avril. Concernant la deuxième journée, celle-ci fut marquée par l’inauguration de deux autres fresques à l’effigie de Mokrab Azedine et Hammache Arezki, au niveau de leurs villages natals. Pour la clôture des festivités, une cérémonie de remise de prix et de cadeaux aux lauréats de concours de dictée a été organisée pour l’assistance.

Deux journées donc, même si elles semblent insuffisantes pour retracer les évènements des deux 20 avril et les parcours de ceux qui les ont menés, ont permis de lutter contre l’oubli. Comme disait Saint-Augustin : «La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure».

Y.Z

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